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Quel spectacle détonnant que celui du cargo San Pasqual, échoué à Cuba dans les années 1930, au large du cayo Las Brujas. Sa silhouette massive et verdâtre se découpe sur un ciel azur assorti à la couleur de l'océan, laissant froids les baigneurs qui lui préfèrent les longues plages. Ce navire a pourtant une histoire mouvementée, à l'image de celle de l'île crocodile.
Les mille et une vie du San Pasqual
Le San Pasqual est un pétrolier que l'on doit à la Pacific Marine Construction Company, armateur installé à San Diego aux États-Unis. Il prend la mer, ou plutôt l'océan Pacifique, pour la première fois en 1920. Cette première partie de carrière prend fin un an plus tard, quand le navire essuie une violente tempête au large des côtes cubaines.En dépit de dommages sérieux, le San Pasqual est racheté en 1924 par la Old Times Molasses Company. L'entreprise laisse la navire à quai à Santiago et l'utilise pour y stocker de la mélasse (résidu de la cristallisation et du raffinage du sucre de canne, n.d.l.e.). Mais le San Pasqual coule en 1933 au large du cayo Las Brujas. C'en est fini de cette deuxième vie.C'était sans compter la Seconde Guerre mondiale et les velléités bellicistes allemandes. Pour parer les potentielles attaques de la Kriegsmarine, armes et mitraillettes équipent bientôt la partie émergée du San Pasqual. On construit même un pont reliant l’épave à la rive. Ce dernier a aujourd'hui disparu, n’ayant pu survivre aux intempéries.Après la guerre, le cargo en béton armé fait office de prison à l’armée du Che. Il abrite un temps un club de pêche et, converti en hôtel, accueille les voyageurs dans l'une de ses 10 chambres. Mais chacune de ses fonctions ne dure qu'un temps et rapidement pêcheurs, touristes et autres curieux désertent le San Pasqual. Et pour cause : le navire serait hanté !
Un navire perdu dans les vapeurs de rhum
Au moment de son naufrage de 1933, le San Pasqual emporte avec lui une importante cargaison de sucre de canne. En 2018, soit 85 ans plus tard, personne n'a jamais récupéré ce sucre. À ce premier mystère s'ajoute le fait qu'autour du bateau, flotte une bonne odeur de rhum. On raconte donc que la canne à sucre a fermenté dans le giron du navire et qu'un fantôme produit son propre rhum marin.Les aventuriers plongeurs peuvent se risquer à visiter l'épave lors d'un voyage à Cuba. Un gros trou dans la coque permet en effet de partir sur les traces de cette rhumerie sous-marine ! Pour les adeptes de photos d’épaves et d’aventures incongrues, le San Pasqual vaut une petite virée en mer et sous l'eau. Vous pouvez partir de Marina Gaviota à 5 km en réservant un boat tour. Attention aux vapeurs d’alcool !