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À Cuba, la vallée de Vinales est célèbre pour ses mogotes, des roches calcaires sculptées par l’érosion comme le furent les îlots de la baie d’Along. Sur le mogote des Deux-Sœurs, on peut admirer une fresque géante peinte dans des couleurs vives et appelée « mur de la Préhistoire ». Balade verticale, haute en couleurs et en histoire !
Une mise en valeur de la préhistoire
Imaginez-vous une fresque murale de 180 m de long sur 120 m de haut sur un mogote, au beau milieu d’une vallée verdoyante bordée de plantations de tabac. L’endroit a quelque chose de magique ! Mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’une fresque préhistorique façon Grotte de Lascaux mais de peintures qui datent de 1960.C’est un notable révolutionnaire, successeur du Che à la tête de la Banque de Cuba, également anthropologue, Antonio Nunez Jimenez, qui, en se baladant dans le coin en 1959 découvre une variété impressionnante de fossiles de coquillages, de crânes de sauriens et d’aborigènes. Voilà donc des preuves irréfutables que Cuba a connu l’Evolution. La révolution qui vient juste de secouer le pays est l’occasion de mettre cette découverte en valeur. Antonio Nunez Jimenez fait part de ses trouvailles à son ami Fidel Castro. L’idée leur vient d’immortaliser ces découvertes ancestrales en réalisant une immense fresque murale qui représenterait l’histoire de la préhistoire.
L’œuvre de Leovigildo Gonzalez Morillo
Fidel Castro confie le travail au peintre cubain et directeur du département de cartographie de l’académie cubaine des sciences, Leovigildo Gonzalez Morillo. Ce dernier fut aussi l’élève de Diego Rivera, célèbre fresquiste mexicain, amant et mari de Frida Kalho. Mais il est temps de se pencher sur les détails ou plutôt de lever les yeux vers ces derniers. Sur plus de 20 000 m2, la fresque raconte l’histoire de la préhistoire à l’apparition de l’homme. On y découvre, peints dans des couleurs vives des ammonites, des dinosaures, des plésiosaures, des animaux difficiles à identifier puis un homme, une femme, un enfant, bref : l’arrivée des humains sur terre.
Un chef d’œuvre technique
Une fois la fresque décryptée, changez d’angle et regardez le mogote de côté. Là, vous réaliserez à quel point Leovigildo Gonzalez Morillo s’est donné du mal à donner une apparence plane à son oeuvre. En effet, la fresque a été peinte sur un relief plein de plis, de replis et d’accidents et son aspect mural relève de savants calculs mathématiques. Loin des graffiti urbains, le mur de la Préhistoire donne un peu l’impression de l’œuvre d’un « street artist » en pleine nature. En tout cas, ne manquez pas cette oeuvre unique au monde au cours d'un voyage à Cuba et profitez de votre passage dans le coin pour faire de belles balades à pied ou à cheval au milieu des mogotes et offrez-vous un break au resto aux allures de ranch au pied du mur de la Préhistoire.