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Découverte de la villa Majorelle à Marrakech

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Le jardin Majorelle est orné de plantes exotiques ramenées par le peintre lors de ses voyages. © Laurie Arnauné

Par Laurie

26 janv. 2024

Voilà un lieu magique que l'on ne peut manquer lors d'un voyage au Maroc. Juste pour le plaisir d'arrêter le temps et d'embrasser l'art de vivre marocain. Au-delà de sa teinte bleutée si singulière, la villa Majorelle est réputée pour son éblouissant jardin au cœur de Marrakech. Une œuvre d’art vivante, composée de plantes et ornée de fontaines, bassins et jets d’eau.

Il était une fois Jacques Majorelle

1917. Jacques Majorelle, invité par un ami de son père (un certain général Lyautey), pose ses valises à Marrakech. L’artiste français est immédiatement ensorcelé par la lumière du Royaume et les « souks éclaboussant de vie féconde et heureuse ». Il voyage à travers le Maroc pour y puiser l’inspiration nécessaire à l’élaboration de ses toiles.

En 1922, le peintre achète quelques hectares dans la palmeraie de Marrakech. L'objectif ? Y faire construire sa maison et son atelier. Très vite, l’architecte Paul Sinoir s’attelle à la réalisation de la bâtisse, inspirée du style Le Corbusier. Et pour peupler le jardin de cette villa, ce passionné de botanique ramène des espèces rares de ses voyages aux quatre coins du monde.

Quelques années plus tard, Jacques Majorelle a l’idée de mêler des pigments outremer et violacés… Le bleu Majorelle est né. Quelle meilleure idée que de rhabiller les murs de la villa de cette couleur si intense et hypnotique ! Ainsi va la vie à la villa Majorelle jusqu’à la mort de l’artiste, frappé par un accident de voiture en 1962. La maison du créateur sombre alors dans l’oubli et l’abandon.

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Le vert des cactus contraste avec le bleu intense de la villa et le jaune citron des rideaux. © Laurie Arnauné

La deuxième vie de la villa Majorelle

1966. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé découvrent la villa Majorelle lors d'un séjour à Marrakech. Le coup de cœur est immédiat, au point de déclarer : « Nous fumes séduits par cette oasis où les couleurs de Matisse se mêlaient à celles de la nature ». Oui mais voilà, des spéculations immobilières menacent la maison de disparition.

Comment faire pour sauver la villa des griffes des promoteurs touristiques ? L’acheter, bien sûr ! À partir de 1980, ses nouveaux propriétaires s’attellent à la restauration du jardin. L'objectif ? Lui redonner vie dans l'esprit de Jacques Majorelle. Pour Yves Saint Laurent, la villa est bien plus qu’une maison, c'est une muse.

Échappée au musée berbère

Installé dans l'ancien atelier de Jacques Majorelle, le musée berbère vous dévoile la collection personnelle du tandem Yves Saint Laurent-Pierre Bergé dédiée à la culture amazigh. « À Marrakech, pays berbère, dans le Jardin Majorelle créé par un artiste qui a peint tant de scènes, d’hommes et de femmes berbères, c’est naturellement que l’idée de ce musée s’est imposée », disait Pierre Bergé lors de son inauguration en 2011. Bijoux, parures traditionnelles, objets rituels et portes sculptées vous y propulsent au cœur de l’Atlas, là où bat le cœur de la culture berbère.

« Depuis de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques », indiquait-t-il. À sa mort en 2008, une stèle commémorative est érigée dans un coin du jardin. On peut y lire l’épitaphe : « Yves Saint Laurent, couturier français ».

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Les bassins du jardin Majorelle sont constellés de nénuphars et autres plantes aquatiques. © Laurie Arnauné

Un contraste de teintes

La même année, Pierre Bergé décide de céder la villa Majorelle de Marrakech à la fondation Yves Saint Laurent. Depuis ce jour, la maison bleue a rejoint le club très select du patrimoine marocain. À peine passée la porte d’entrée, la végétation happe le visiteur parmi les allées ombragées où les oiseaux semblent concourir à un concerto de chant d’improvisation.

Cactus, yuccas, nymphéas, bambous, bananiers, caroubiers, agaves, jasmins et bougainvilliers jouent à cache-cache avec les rayons du soleil. Les bassins, peuplés de nénuphars et de lotus, s’accordent au murmure des fontaines, comme pour mieux vous faire oublier la chaleur qui sévit un peu plus loin.

Puis le bleu dit Majorelle s’invite sans complexe dans le nuancier des verts, suivi de près par le jaune citron des jarres et le rose de la terre. Et le tableau se met en mouvement, livrant à la rétine un patchwork de couleurs et de contrastes harmonieux. Tout n’est que luxuriance, fraîcheur et volupté. Il nous faut alors de bonnes raisons pour quitter ce havre de paix.

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Le jardin Majorelle abrite une végétation que l'on n'a pas l'habitude de croiser au Maroc. © Laurie Arnauné
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La villa Majorelle en pratique

  • Adresse : rue Yves Saint Laurent, Marrakech 40090.
  • Tarifs : 155 Dhs (jardin), 210 Dhs (jardin + musée Pierre Bergé). Gratuit pout les moins de 10 ans.
  • Horaires : tous les jours, de 8 h 30 à 18 h (dernier accès à 17 h 30) pour le jardin, et de 9 h à 17 h 30 (dernier accès à 17 h) pour le musée Pierre Bergé.
  • Téléphone : +212 5 24 31 30 47
  • Café-restaurant en terrasse, parfait pour prolonger la visite en gourmandise.