Oudtshoorn et le petit Karoo

Au milieu de la vaste plaine semi-désertique du petit Karoo – « pays de la soif » en langue khoï – surgit la ville d’Oudtshoorn, avec ses pignons arrondis et ornés de volutes. Unique en son genre, le style d’ici mêle les influences. Les maisons sont de style afrikaner Cape Dutch, directement venu des lignes classiques hollandaises du XVIII^e siècle, ou encore art nouveau, victorien, Renaissance… La rue Baron van Rheede est une belle promenade architecturale. 

Pour avoir un aperçu de la vie de l’époque, Le Roux Townhouse Museum retrace le quotidien d’une famille huguenote. En grès, l’imposante bâtisse est riche d’ornements. Salons, chambres, cuisine… elle est restée intacte, et toujours aussi fastueuse, comme de nombreuses maisons d’ici : la ville d’Oudtshoorn est connu pour ses riches demeures, issues d’une activité agricole florissante entre le XVIII^e et le XX^e siècle. 

La ville a bâti sa prospérité sur l’élevage d’autruches, dont les plumes furent un accessoire de luxe très prisé pendant près de deux siècles. Aujourd’hui, l’élevage d’autruches reste l’une des principales ressources de la région, et l’on peut visiter de nombreuses fermes… vous pourrez même déguster un steak d’autruche. 

À quelques dizaines de kilomètres de la ville, les caves Cango ont 20 millions d’années. On s’y promène entre stalactites et stalagmites, et les amateurs de spéléologie peuvent ramper au cœur de la terre. Elles furent pendant longtemps un abri naturel pour le peuple San et le peuple Khoï : des peintures rupestres, des objets et outils datant de l’ère paléolithique y ont été trouvés. 

Au nord d’Oudtshoorn s’élève le Swartberg, une longe chaîne de montagne qui marque la frontière entre petit et grand Karoo. Elle se traverse par une longue route qui grimpe vers un col spectaculaire, à presque 1 600 m d’altitude, à passer avant de redescendre vers la ville de Prince Albert. En lacets, à travers les profonds canyons, la route est soutenu par de massifs murs de pierre.