Le désert du Kalahari

Qui sait à qui appartiendrait le désert du Kalahari, terre ancestrale des Bochimans, les premiers habitants de l’Afrique australe, si les frontières n’avaient pas été arbitrairement dessinées au XIX^e siècle par les colons anglais et allemands ? D’une superficie de 900 000 km², ce désert mythique – qui n’est pas tout à fait un désert – s’insère entre les fleuves Zambèze et Orange. Les trois pays où se déploie le Kalahari – la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud – ont mis en place des politiques de conservation, en créant notamment trois parcs, dont le Kgalagadi Transfrontier, à cheval entre la Namibie et le Botswana. La savane xérique (soumise à une forte sécheresse) se déploie à l’ouest et au sud, mais cède la place à un semi-désert de Keetmanshoop jusqu’à la frontière sud-africaine.

À la saison des pluies, le Kalahari devient un vert pâturage, ses pans se remplissent d’une eau très minéralisée, essentielle à la survie de la faune et de la flore. En saison sèche, des sources souterraines et l’eau contenue dans la terre permettent aux animaux de survivre en attendant des jours meilleurs.

Mais, dès les premières gouttes de pluie, les herbivores arrivent en nombre : oryx, élands, gnous springboks se jettent sur l’herbe dense qui recouvre bientôt le sable rouge. Le lion et le buffle peuvent y être vus, mais trois des Big Five en sont absents : éléphants, buffles et rhinocéros. L’avifaune particulièrement riche comprend une espèce très rare, le faucon pygmée et parmi la foule de petits mammifères charmants qu’on y trouve, figurent le suricate et l’écureuil terrestre.