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Tout savoir sur la cachaça
20 nov. 2017
Assis à une table, les pieds dans l’eau et les visages tournés vers le soleil, un petit groupe profite de l'été au Brésil. Dans leurs mains, se trouve très certainement un verre de caipirinha, le cocktail national. Ce dernier est confectionné avec de la cachaça, un alcool de canne à sucre, dont l'histoire remonte au XVIe siècle. Découvrez l'histoire de cette boisson distillée brésilienne, une fierté nationale.
De la canne à sucre à la cachaça (XVIe s.)
Le processus de distillation de cette boisson remonte à l’époque de la première vague de colons portugais qui est arrivée au Brésil au début des années 1500. Les caravelles de ces nouveaux occupants ont importé une plante ancestrale en provenance d’Asie du Sud afin d’être cultivée en masse sur les terres fertiles brésiliennes.La canne à sucre devient alors un succès sans précédent de l’agriculture coloniale et les retombées financières sont énormes. Le premier boom de la canne à sucre est officiellement déclaré. Le sucre made in Brasil extrait du processus de transformation s’exporte alors dans le monde entier, principalement en Europe.Le début de la production de la cachaça est identifié entre 1532 et 1548. Les restes fermentés de la production de sucre étaient alors infusés afin de faire du vin de canne à sucre ou cagaça.6 savoirs (in)utiles sur la cachaça
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Hauts et bas de la cachaça (XVIIe-XXe s.)
Avec la découverte des mines d’or dans la région de Minas Gerais, la boisson devient rapidement une source d’énergie pour les longues heures de travail des esclaves, des immigrants mais également des Portugais en quête du métal précieux.La cagaça est un tel succès que celle-ci devient même une monnaie d’échange pour se procurer des esclaves en Afrique. Rapidement, cette popularité agace la Cour portugaise qui ressent les effets négatifs sur les ventes de produits du même genre en provenance du Portugal. Les autorités décident alors d’interdire la production, la commercialisation et la consommation de la boisson alcoolisée. Sans succès ! Vers 1756, une nouvelle mesure s’abat alors sur le marché des consommateurs : la cachaça est alors lourdement taxée.Peu à peu, le spiritueux se défait de sa connotation populaire et le perfectionnement des techniques de production offre un produit de meilleure qualité qui fait alors son entrée dans les banquets et autres fêtes religieuses de la Cour portugaise.À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la popularité de la cachaça chute de nouveau à cause des idées de rupture avec le passé de l’Empire portugais qui apparaissent grâce à l’abolition de l’esclavage, la proclamation de la république mais également avec le boom de l’industrie du café.La cachaça : le goût du Brésil (XXIe s.)
Aujourd’hui, la production et la commercialisation de la cachaça occupent une place importante sur le marché particulièrement lucratif des spiritueux, tant à l’échelle nationale que internationale. Il est recensé plus de 40 000 producteurs officiellement enregistrés et un nombre indéfinis de producteurs artisanaux. La majorité des producteurs est organisée en entreprises familiales et l’État de São Paulo occupe la première place du classement des producteurs.Reconnaître une cachaça artisanale
Le processus de fermentation de la canne à sucre, l’addition d’un alcool éthylique et la distillation se retrouvent actuellement divisé en deux grands groupes : l’artisanal et l’industriel.La cachaça produite à une grande échelle est généralement de couleur blanche. Celle-ci est distillée et gardée dans de grands barils en aluminium.Sa cousine artisanale a une couleur plus dorée à cause de son alambique et de son processus de maturation en tonneaux de chêne. La boisson peut atteindre une teneur en alcool qui se situe entre 38° et 54°. Ça chauffe là-dedans !Mon secret pour préparer une caipirinha
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