Le blog
Salem et la chasse aux sorcières
16 oct. 2018
Il était une fois Salem, petite ville du Massachusetts à une trentaine de kilomètres de Boston. On y vivait de la pêche, d’eau fraîche, de graminées et d’interprétation assidue de la bible. L'histoire de Salem, qui commence pourtant comme un conte de fée, est celle d'une terrible chasse aux sorcières. Voyage dans le Salem d’hier et d’aujourd’hui.
Massachussetts, 1692, des événements incompréhensibles se déroulent à Salem. Trois jeunes filles commencent à parler dans une langue inconnue, à marcher en traînant des pieds, à se cacher un peu partout. De trois, le nombre augmente dangereusement. Les dénonciations pleuvent. S'en suivent des procès pour sorcellerie. Les accusés sont condamnés à mort. Certains éviteront la pendaison en plaidant coupables ou en dénonçant d’autres. Le verdict est lourd : 20 personnes sont exécutées dont 19 par pendaison et un « écrasé » par des pierres. Ceux qui échappent à la peine capitale, mais pas à la torture, finissent en prison.
Extrémisme religieux ou hallucination collective ?
Les troubles soudains du comportement et l’hystérie collective qui ont secoué Salem et les villages alentour auraient plusieurs explications. D’abord, le contexte socio-politique de cette fin du XVIIe siècle des colonies de la Nouvelle-Angleterre ? Les communautés de colons protestants étaient très puritaines, isolées et souvent entourées de populations indigènes. La bible et son interprétation tenaient donc une place centrale dans leur quotidien et le monde surnaturel faisait partie intégrante du réel. Les procès pour sorcellerie étaient courants dans les colonies américaines, mais dans la plupart du temps, les accusés étaient relaxés…À Salem, non. Cette réalité macabre a ouvert la porte à d’autres explications possibles. Parmi les hypothèses les plus surprenantes : une consommation quotidienne de champignons hallucinogènes ! L’historienne Linnda Caporael avance en effet que les habitants de Salem ont été atteints d'ergotisme. Cette maladie se transmet par l'ingestion de céréales infectées par un champignon, le claviceps purpurea ou ergot de seigle. Elle provoque chez le malade, convulsions et hallucinations.Autres explications, celle d'une épidémie d'encéphalite léthargique (une maladie virale diagnostiquée pour la première fois au début du 19e siècle), ou d'une intoxication à la datura stramonium autrement appelée « herbe du Diable ». Quelle que soit la raison de ces exécutions de sorcières à la chaîne, il est temps d’aller y mener votre petit enquête car le mystère plane toujours sur Salem.Que voir à Salem aujourd'hui ?
Commencez par la Witch House ou plus exactement la Jonathan Corwin House. Il s’agit en effet de la maison du juge le plus intransigeant des procès de Salem. En franchissant la porte, on se trouve transporté dans vie quotidienne de Salem il y a trois siècles.Continuez votre immersion en vous rendant au Salem Witch Museum. Dans cette bâtisse gothique, des reconstitutions élaborées des procès, qui durèrent plus de treize mois, vous feront trembler… On vous en dira aussi plus sur le comportement étrange des trois premières « sorcières » mais aussi sur l’hystérie collective et la pendaison d’innocents, hommes et femmes. Deux chiens furent même pendus « pour avoir fait le mauvais œil »…Finissez votre pèlerinage à Salem en allant vous recueillir au Proctor’s Ledge, l’endroit où les accusés furent exécutés en masse… Un mémorial vient d’y ouvrir.Carnet d'adresses à SalemWitch House : 310 1/2 Essex Street Salem. Horaires : du 15 mars au 15 novembre de 10 h à 17 h ; du 16 novembre au 14 mars de 12 h à 16 h.Salem Witch Museum : 19 1/2 Washington Square North. Horaires : tous les jours de 10 h à 17 h ; fermeture à 19 h en juillet et août ; nocturne à Halloween.Proctor’s Ledge : 7 Pope Street. |