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Des emballages comestibles pour limiter les déchets
30 mai 2018
Mieux que des sacs biodégradables, la start-up indonésienne Evoware a eu l’idée audacieuse de mettre au point et commercialiser des emballages comestibles.
Des emballages bio, végans et halal
Emballages de sandwichs, gobelets à café, pot de noodles à emporter… la start-up Evoware a créé des emballages alimentaires zéro déchet. Leur composition à base d’algue les rend immédiatement comestibles ou biodégradables en 30 jours dans la nature (si vraiment vous n’avez plus faim). Les emballages papier ont un goût neutre pour ne pas altérer celui des aliments. Les verres et gobelets proposent différentes saveurs pour le fun : orange, litchi, menthe poivrée ou thé vert.
Ces emballages comestibles ne polluent pas, ont des vertus nutritives et s’adaptent à tous les régimes alimentaires. Ils sont en effet tous sans gluten, sans gélatine, sans conservateurs et donc à la fois bio, végans et halal (l’Indonésie étant un pays à majorité musulmane).
Les algues sont récoltées avec soin auprès de fermiers locaux. Evoware contribue ainsi à créer des emplois dans un secteur jusqu’alors très précaire. Les producteurs d’algues indonésiens sont en effet des travailleurs pauvres dont l’activité instable ne génère pas suffisamment de revenus pour permettre l’accès de leurs enfants à l’école.
La start-up soutenue par WWF devrait étendre la commercialisation de ses emballages à l’international. Pour l’instant, elle multiplie les collaborations avec des entreprises locales. À terme, elle ambitionne de signer des partenariats avec les compagnies aériennes pour les sachets qui contiennent les serviettes et les couverts.
L’Indonésie, deuxième producteur mondial de déchets marins
Si ce projet nous vient d’Indonésie, ce n’est pas un hasard. Longtemps, les plages bordées de palmiers de Kuta Beach à Bali ont fait office de paradis pour touristes. Mais le sable blanc est maintenant jonché de détritus charriés par l'océan Indien. Des emballages en plastique et d’autres ordures envahissent les plages où les touristes se prélassent au soleil et se baignent. Des surfeurs glissent sur des vagues qui acheminent toutes sortes de détritus sur l'île la plus touristique d'Indonésie. Les monticules qui s'accumulent sur les plages nuisent à la réputation de Bali, présentée comme une île de rêve aux eaux turquoise, et mettent en exergue le problème des ordures en Indonésie.
Quatrième pays le plus peuplé au monde avec quelque 255 millions d'habitants, ce vaste archipel d’Asie du Sud-Est composé de plus de 13 000 îles, est le deuxième producteur mondial de déchets marins après la Chine, avec 1,29 million de tonnes par an jetées en mer, qui provoquent des dégâts immenses sur les écosystèmes et la santé. L’Indonésie est en effet très en retard dans sa politique de gestion de déchets et il n’existe pas de véritable système de ramassage des poubelles dans le pays.
Briser le cercle vicieux
Hors des grandes villes, les habitants brûlent eux-mêmes leurs déchets devant chez eux ou à proximité. Cela génère des nuages de fumées toxiques dangereuses pour leur santé mais aussi très polluantes pour l’environnement. Par conséquent, le plastique – particulièrement toxique – est rarement brûlé. Il est au contraire souvent jeté dans des décharges sauvages à ciel ouvert. 90 % des déchets en plastique du pays finissent ainsi dans les cours d’eau, puis les océans. Ces déchets polis par la mer se transforment en microplastiques et nanoplastiques ingurgités par les poissons, qui parcourent ainsi la chaîne alimentaire pour finir dans nos assiettes.
Réduction des déchets en plastique et des émissions de gaz carbonique, amélioration de la propreté des plages et du niveau de vie des travailleurs pauvres : la solution innovante d’Evoware devrait tous nous inspirer à l’échelle mondiale !