La Maison de la Photographie à Marrakech

Voyage dans le Marrakech d’antan

La Maison de la Photographie a investi un ancien fondouk du XIX^e siècle, près de la medersa Ben Youssef. Son histoire se confond avec celles de ses deux initiateurs, les collectionneurs Hamid Merganie et Patrick Manac’h. Ceux-ci ont eu l’idée géniale (et inédite jusqu’alors) de mettre en scène le patrimoine photographique du Maroc. Ouverte au public depuis 2009, la Maison de la Photographie s’est depuis érigée au rang des incontournables de Marrakech.

À peine poussée sa porte d'entrée que le voyageur se retrouve instantanément catapulté dans le Maroc d’antan… Paysages, portraits grands formats et projections vidéo font (re)vivre le Royaume chérifien, des origines de la photo jusqu’aux années 1950.

La diversité de la population dans l’objectif

La collection privée de la Maison compte pas moins de 10 000 pièces. Parmi elles, on retrouve des images d'archives, des plaques de verre et des cartes postales. Les fonds, constamment enrichis par des donations et des acquisitions, illustrent l’histoire, l’ethnologie, la sociologie, l’architecture mais aussi (et surtout !) la vie quotidienne de celles et de ceux qui font le Maroc.

Berbères de l’Atlas, paysans, juifs du Maroc, femmes en haïk, anonymes enturbannés, enfants, Caïds, sultans et esclaves révèlent l’extraordinaire diversité du pays. On peut lire toute la fascination qu’exerçaient les sujets marocains sur les regards des photographes étrangers.

Ainsi, les clichés signés Henri Regnault, Adolphe de Meyer, Marcelin Flandrin, Henri de la Martinière ou Nicolas Muller (pour ne citer qu’eux) se mêlent à ceux des photographes anonymes et voyageurs. Les expositions thématiques, qui s’enchaînent au rythme des trimestres, apportent un regard vivant et sans cesse renouvelé aux photographies d'époque.

Une Maison au charme historique

Pour ne rien gâcher, l’espace muséal de la Maison de la Photographie de Marrakech est des plus agréables. Grâce à la clameur étouffée de la ville, les photographies anciennes semblent s'animer sous nos yeux. Les petites salles de l’ancien fondouk courent autour du patio central baigné de lumière.

Les tonalités chaudes des mosaïques, la végétation qui grimpe vers le ciel, les jeux de lumières, le chant des oiseaux, les subtils jeux de contrastes... Tout concourt à sublimer les clichés en noir et blanc. Si bien que la valeur ethnographique, historique et esthétique des clichés perce l’objectif.

Quel meilleur écrin que cette demeure historique pour donner la parole à la mémoire photographique du Maroc ? Sans compter que le toit-terrasse, l’un des plus hauts de Marrakech, parachève la visite sur une belle note panoramique.