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Le football et les Péruviens, c’est une grande histoire d’amour ! Le rêve de tous les Péruviens de participer à la Coupe du monde est enfin devenu réalité en 2018. Tout le Pérou s'est mis à l'heure du football et le 21 juin 2018, alors que l'équipe national de football s'apprêtait à rencontrer les Bleus, le pays entier était mobilisé. Je ne vais pas vous raconter ce match, que vous avez sûrement vu. Je vais plutôt partager avec vous ses coulisses, à Cusco. Puisque j’y étais, laissez-moi vous raconter l’ambiance et partager un peu de la magie du football tel qu’on le vit ici…
L'entrée du Pérou dans la Coupe du monde
Après un premier match perdu contre le Danemark (Pérou 0 – Danemark 1) le samedi 16 juin 2018, le moral des Péruviens était un peu en berne. Cela n'a heureusement duré qu'un temps. D’un naturel optimiste, les Péruviens ont vite retrouvé leur bonne humeur.À la veille du match France-Pérou, les Péruviens étaient plus déterminés que jamais. En tant que Français, j'étais souvent amené à me prononcer sur l'issu du match par mes amis de Cusco. Que dire ? Ne préférant pas mouiller le maillot, j'ai pris le parti de faire une réponse typiquement péruvienne : « todo es posible ! » (tout est possible)
Une marée blanche et rouge
Le match avait lieu à 10 h, heure du Pérou mais les festivités ont débuté à l'aube. La plupart des Cusquéniens ont revêtu le maillot de la blanquirroja. Ce nom donné à la sélection péruvienne lui vient de la couleur des tenues : blanca, qui signifie « blanche » et roja, « rouge ».Ceux qui ne possédaient pas de maillot arboraient quand même les couleurs rouge et blanche. En quelques heures, c'est toute la ville de Cusco qui paraissait submergée d'une marée blanche et rouge. Hommes, femmes, enfants, mais aussi chiens, chats, lamas… Tous sans exception étaient en blanc et rouge. L'excitation était perceptible dans toute la ville et il n'y avait pas une rue qui ne résonnât du bruit des klaxon.Et pour moi, quelle sensation étrange ! Voir mes deux pays s’affronter : la France qui m’a vu naître et le Pérou qui m’a adopté. Et puis la question fatidique : qui supporter ? Dilemme… Enfin, pas tant que ça, car au final, je me disais, que quoi qu'il arrive, je serai content… Pour les Péruviens en revanche, pas question de perdre ce match ! Oh non.
Tout un pays derrière la blanquirroja
Peu avant 10 h, les rues de Cusco se sont vidées de leurs habitants. Tout le monde était devant son poste ou comme moi, dans un bar diffusant le match.La France a entonné l’hymne national. Puis, ce fut le tour de la blanquirroja. Au diapason des joueurs, tous les supporters se sont levé pour entonner leur hymne. Je regardais autour de moi et je voyais de la fierté dans les yeux de tous ceux qui m’entouraient. Comme ils étaient heureux d’être là et de vivre ce moment. Et moi, comme j’étais content de vivre cet instant avec eux.Au coup de sifflet, tout le monde s'est mis à crier « Arriba Peru » (Allez le Pérou). Je me laissais presque prendre au jeu, « presque » car je ne pouvais tout de même pas trahir les Bleus. Je connaissais l’ambiance des matchs dans les gradins. Là, je découvrais l’ambiance à Cusco… et c'était mille fois mieux ! Ce n’était pas un stade qui vibrait, mais toute une ville, le Pérou tout entier.Pendant le match, le temps s’était comme arrêté. Tout le monde retenait son souffle. Des « ahhhh », des « ohhhh » mais aussi des « vamos » (allez), des « si se puede » (on peut y arriver) à l’unisson raisonnaient dans toute la ville.
L'élimination du Pérou
Le match s’est soldé par un score en faveur des Bleus. Partout, la tristesse se lisait sur les visages et le silence est tombé sur la ville de Cusco. Les Péruviens n’avaient pas fait que perdre le match, ils avaient aussi été éliminés de la coupe du monde. « Ya fue » (c’est comme ça). Mais voilà, comme je le disais au début de cet article, il en faut plus, beaucoup plus pour atteindre la joie de vivre et l’optimisme des Péruviens.Il faut vraiment partager le quotidien des Péruviens pour comprendre à quel point le football est important pour eux. Je réalise la chance que j’ai eue : celle de vivre un moment aussi fort que celui-ci, ici, à Cusco ! Pour tout vous dire: avant de venir au Pérou, je n’aimais pas le football… Oh non, « para nada » (pour rien au monde). C'est la passion des Péruviens pour le football, qui a fait de moi le fan de foot que je suis aujourd'hui. Décidément, le Pérou a de très nombreux pouvoirs, dont celui de changer une personne !