Les cérémonies d'offrandes à la Pachamama

Le saviez-vous ? Le terme Pachamama peut se traduire par « Terre Mère » ; pacha signifiant en aymara et en quechua « terre », et mama, « mère ».

Un rituel ancestral

Les cérémonies d'offrandes, communément connues par la population andine comme des « paiements à la Terre » ou à la Pachamama, sont des rituels d'origine ancestrale qui font partie d'un système de réciprocité entre le monde matériel et le monde spirituel.La cérémonie est un rituel dont le but est de rendre à la Terre Mère ce qu'elle nous a donné. C’est aussi l’occasion de lui faire part de nos aspirations, de nos désirs les plus profonds, de ce que nous voulons accomplir dans notre vie et ce que nous souhaitons pour nos êtres chers. En lui offrant nos meilleurs aliments, on lui donne de la force et de l'énergie, afin que, dans le futur, à son tour, elle nous offre protection, nourriture, prospérité et de bonnes récoltes.La Pachamama aime donner et recevoir. Elle aime aussi prodiguer des soins. Mais elle est capricieuse et, en contrepartie elle exige des sacrifices et elle peut aussi punir. C’est pourquoi elle est aussi respectée et crainte par les peuples andins.

Le déroulement d'une cérémonie

Où et quand assister à une cérémonie lors d'un voyage au Pérou ? Si les cérémonies d'offrande à la Pachamama peuvent avoir lieu n’importe quand, elles sont en principe effectuées le premier jour du mois d’août et au cours du mois. Selon les traditions, la Pachamama a, à cette époque de l’année, faim et soif et il faut donc satisfaire ses besoins. Les rituels ont lieu un peu partout dans les régions andines du pays.

Les cérémonies d’offrande à la Pachamama sont essentiellement de deux sortes : des cérémonies privées dans les hébergements et des offrandes communautaires sur les sommets des montagnes. Elles sont réalisées par des « prêtres » andins qui peuvent être classés dans différentes hiérarchies ou niveaux de sacerdoce. Le processus d'apprentissage pour gravir les échelons est long et complexe, et les prêtres doivent faire leurs preuves.Chaque prêtre des cérémonies magiques est connu sous le nom de paqo, shaman, altomisayoq ou yatiri. On dit d’eux qu’ils ont des pouvoirs surnaturels et la faculté de pouvoir communiquer avec le monde des esprits.Le prêtre propose une offrande baptisée despacho (litt : « envoi ») qui  contient des feuilles de coca, une ou plusieurs variétés de semences de céréales, de l’argent brut, unthu (un appât), sullus (un fœtus de lama ou de mouton), du vin, des fruits, de l’encens, etc. Après avoir demandé l'autorisation à la Pachamama, il établit une mesada  sur le sol, un tissu orné de fleurs et de bougies. Les requêtes des participants sont des souhaits adressés directement à la Pachamama et avec une grande foi, tandis que le prêtre invoque les Apus, divinités des montagnes sacrées et les trois univers suprêmes ou mondes andins : hanan pacha (le monde du dessus ou des cieux), kay pacha (le monde terrestre) et ukhu pacba (le monde du dessous ou sous-terrain).L’offrande à la Pachamama se termine par le rituel du brûlage des offrandes, de sorte qu'elles retournent à l'endroit d'où elles viennent, la fumée s'élevant vers le ciel tandis que les cendres sont enterrées dans la terre pour compléter le cycle. Selon la croyance, si les cendres sont noires, cela signifie que l'offrande n’est pas du goût de la Pachamama. Si elles sont  de couleur blanchâtre, cela signifie que ça lui a plu et que la prospérité sera au rendez-vous.