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Q'eswachaka : le dernier pont Inca
25 oct. 2018
L'architecture inca a atteint des niveaux de développement qui, même aujourd'hui, surprennent le monde entier. Un bel échantillon de cette ingéniosité se trouve dans la région de Cusco. À trois heures de la ville, dans la province de Canas et à 3 700 mètres d'altitude, il existe un pont mythique : Q’eswachaka. Cette création inca était autrefois utilisée pour traverser la rivière Apurimac.
Vestiges d'une civilisation disparue
Jadis, les ponts suspendus étaient préférables aux ponts de pierre car ils offraient une meilleure résistance aux tremblements de terre.Inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO depuis 2013, le pont Q'eswachaka faisait partie du Qhapaq Ñan, un vaste réseau de routes établi il y a plus de cinq siècles par les Incas sur un territoire de plus de deux millions de kilomètres carrés.Le pont mesure 28 mètres de long et 1,20 mètre de large. Construit avec de l’ichu, une herbe des plus hautes régions des Andes, il est le dernier de ce genre à avoir survécu à la modernité. C’est avant tout un symbole, permettant aux populations locales de continuer à perpétuer les rituels andins de génération en génération.Une tradition perpétuée
Chaque année, les habitants des communautés rurales de Perccaro, Huinchiri, Ccollana et Qqewe, se réunissent pour renouveler la structure du pont. Compte tenu de son âge, qui dit rénovation dit événement. Et comme toujours au Pérou, qui dit événement dit rituel et célébration. Et bien sachez que la fête organisée en l’honneur de ce pont ne dure que … quatre jours, ce qui laisse le temps aux participants de profiter pleinement des festivités !La célébration commence par une offrande à l’Apu Quinsallallawi (Apus = Dieux des montagnes). Un prêtre andin performe cette cérémonie ancestrale en offrant des feuilles de coca, un cœur d'agneau, des fœtus de lama et quelques aliments pour implorer la protection de la divinité inca de la Pachamama (Terre mère ou Terre Nourricière).Rénové de génération en génération
Tous les villageois sont invités à participer à la rénovation du pont et c’est donc dans le plus grand respect des traditions incas qu’ils se répartissent les tâches. Pendant que certains assemblent l’ichu, d’autres démontent l’ancien pont et d’autres encore commencent à assembler le matériel de remplacement. Les rôles sont définis et par exemple, le tressage de l'ichu pour le nouveau pont est effectué uniquement par des femmes, supervisées par un chakaruwak ou un spécialiste. Les femmes restent assez loin des travaux de reconstruction du pont, une tâche réservée aux hommes. Mais ce n’est pas la seule raison à cet éloignement. En effet, une croyance inca voudrait que la femme attire la q'encha, (mot quechua pour désigner la malchance). Le troisième jour, les hommes commencent à assembler la rambarde et le plancher du pont.Après avoir terminé le travail de rénovation du pont, le 4ème et dernier jour, qui est toujours un dimanche, tous les villageois font la fête. Musiques et danses de groupe sont au rendez-vous. Des échanges commerciaux entre les quatre communautés ont également lieu. Enfin, il est un rituel : après avoir terminé la rénovation du pont, tous l’inaugurent en le traversant. Les restes du pont précédent sont eux jetés au fond des gorges de la rivière.Quelques informations utiles
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