L'environnement en Arabie saoudite

En matière d’environnement, l’Arabie saoudite fait face à un défi de taille : concilier développement économique et objectifs climatiques.

Population et consommation

La population de l’Arabie saoudite augmente… et la tendance devrait s’accentuer. On estime en effet qu’elle pourrait atteindre 84 millions d’habitant à l’horizon 2100. Nomadisée, la population se concentre dans les villes, des villes écrasées de chaleur – l’été, les températures dépassent les 50 °C – et construites au milieu d’un désert de sable.

Dans ces villes, la consommation d’énergie et d’eau donne le vertige. La première est tout simplement la plus élevée du monde en été, quand les climatiseurs suffisent à peine pour vivre en période de canicule. Quant à la consommation d’eau, elle est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale avec 236 litres par jour et par habitant.

L’Arabie saoudite le sait : sa survie dépend de la mise en œuvre de solutions pour concilier augmentation de la population et gestion des ressources. Car l’eau pourrait faire défaut, et beaucoup plus tôt qu’on ne le croit. Un spécialiste des nappes phréatiques estime en effet que les ressources en eau pourraient se tarir avant 2030 en Arabie saoudite. Quant à l’énergie, d’origine forcément fossile, elle affiche un bilan carbone peu reluisant. 

Croissance et énergie

Le plan Vision 2030 intègre des objectifs climatiques ambitieux : une électricité à 50 % produite à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Dans le cadre du programme Saudi Green Initiative, Riyad investit donc désormais dans les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et le stockage du CO2. C’est ainsi que le gouvernement prévoit la plantation de 50 milliards d’arbres – le plus vaste projet de reforestation du globe – et la construction d’une gigantesque centrale à hydrogène vert à NEOM. La gestion de l’eau est aussi au centre de toutes les attentions etVision 2030 a pour but de réduire la quantité d’eau puisée par le secteur agricole dans les nappes aquifères.

L’évolution des habitudes de consommation ne semble elle pas inscrite au programme de Vision 2030. Des projets monumentaux continuent de voir le jour, à l’instar de la station de ski Trojena, dans la province de Tabouk. Les environs sont certes montagneux – de 1 500 à 2 600 mètres d’altitude – et les températures plus basses que dans le reste de la région, mais l’enneigement naturel est réduit à portion congrue. Insuffisant pour se passer de canons à neige… et des 130 000 mètres cube d’eau annuels nécessaires à leur bon fonctionnement.