Savute

À l’est du parc national de Chobe, la section de Savute demeure une énigme pour les géologues. Les plis des résurgences rocheuses, les méplats asséchés d’anciens marais, la rivière Savute aux apparitions irrégulières… qu’était donc ce pays fertile ? De quelles entrailles surgissait l’eau et pourquoi se montre-t-elle aussi capricieuse ?

À défaut de révéler ses mystères, Savute affiche une nature généreuse, une faune diversifiée et des paysages troublants. La cuvette de Mababe serait un ancien lac asséché, prolongement du delta de l’Okavango. Elle recevait, il y a peu encore, les eaux de plusieurs rivières.

Aujourd’hui désertique, elle n’est couverte que de lambeaux de forêts d’arbustes épineux. Sur les 60 000 km² du lac originel, seul le Savute Marsh a reçu en 1982 les dernières résurgences de la rivière. Il se remplit toutefois de troupeaux d’herbivores à la saison des pluies et d’oiseaux d’envergure comme l’outarde ou l’autruche.

Saillante et visible de loin, la dune de Magwikhwe s’apparente à une longue échine. Haute d’une vingtaine de mètres mais longue de 180 km et large de 100, elle constituait sans doute le rivage du lac Savute.

Les îles de cette immense étendue d’eau sont aujourd’hui des collines surplombant un terrain sec. Dans quelques années, peut-être à la faveur des mouvements souterrains du Grand Rift, la rivière reviendra-t-elle baigner les prairies où s’ébattaient les buffles et les hippopotames, absents aujourd’hui ?

En revanche, lions, léopards, guépards, lycaons, hyènes sont en nombre, chassant les importants troupeaux de gnous, gazelles, impalas, damalisques, etc. Deux fois par an, elle est le théâtre de la grande migration des gnous et des zèbres qui partis de la rivière Linyanti traversent le parc de Chobe pour rejoindre le Makgadikgadi Pans.