À bouquiner, à regarder en Jamaïque

Meurtres à la Jamaïque

Pendant la seconde moitié du XX^e siècle, la Jamaïque a été gangrenée par les organisations criminelles. Impliqués dans le trafic de drogue et la contrebande d'armes, ces gangs ont inspiré nombre de romanciers et réalisateurs.

Brève histoire de sept meurtres de Marlon James (2016) : Ce livre monumental est construit comme une vaste fresque épique abritant plusieurs voix et des dizaines de personnages. Couronné par le Man Booker Prize 2015, le roman nous entraîne entre la Jamaïque et les États-Unis, des années 1970 à nos jours.

Gang stories, saison 1, Deezer (2020) : Animé par Joey Starr, ce podcast revient en quatre épisodes sur la vie de chefs de gangs emblématiques de la Jamaïque, à l’image de Christopher « Dudus » Coke. Après un retour sur leurs principaux faits d’armes, il questionne l’apport bénéfique de ces organisations criminelles au sein des ghettos. 

Le livre de la Jamaïque de Russell Banks (1993) : Un universitaire américain réalise un travail sur les Marrons, qui vivent en autarcie dans la brousse jamaïcaine. Il se retrouve confronté à son passé lorsqu’un Marron innocent est accusé d'un crime auquel il a été mêlé. Un polar ethnologique pour en apprendre plus sur la société jamaïcaine des années 1970.

Shottas de Cess Silvera (2002) : Deux adolescents des faubourgs de Kingston adoptent le mode de vie « shotta » (gangster) pour survivre. Après avoir gravi les échelons d’une organisation criminelle de Miami, ils prennent de force le contrôle de la pègre jamaïcaine. Ky-Mani Marley, le fils de Bob, est à l’affiche de ce film culte. 

Le secret Halidon de Robert Ludlum (1974) : Alors qu’il dirige une prospection géologique en Jamaïque, un docteur apprend que tous les membres de la précédente équipe ont été assassinés par une mystérieuse société secrète : l’Halidon. Au cours de ce polar haletant, le héros met de côté son bagage universitaire pour sauver sa peau.

Au cœur du reggae

Depuis les chants traditionnels des esclaves jusqu’aux émeutes des ghettos de Kingston, la musique a toujours rythmé les bouillonnements de la société jamaïcaine, donnant naissance à un genre unique : le reggae.

Il était une fois en Jamaïque de Loulou Dedola et Luca Ferrara (2023) : Cinquante ans après le One Love Peace Concert, l’auteur de cette bande dessinée est parti à la rencontre des derniers témoins pour raconter les coulisses de l’événement, qui marquait le retour de Bob Marley en Jamaïque après deux ans d’exil.

Rockers de Ted Bafaloukos (1978) : Pour gagner sa vie, le dénommé « Horsemouth » fait la tournée des studios à bord de sa moto. L’objectif ? Récupérer des disques de reggae pour les revendre. Le film réunit plusieurs stars du genre, de Leroy « Horsemouth » Wallace, dans son propre rôle, à Burning Spear, en passant par Gregory Isaacs.

«  La Jamaïque, en revenant au reggae », Métronomique, France Culture (2017) : Ce podcast replonge dans les années qui ont précédé l’apparition du reggae, en 1968. En ces temps de luttes politiques et sociales, on croise une religieuse fan de blues, des champs de canne à sucre ou encore des bagarres entre danseurs.

Tout, tout de suite de Perry Henzell (1972) : Le jeune Ivan, interprété par Jimmy Cliff, débarque à Kingston pour devenir un chanteur à succès. Mais il se heurte à la cupidité de producteurs corrompus, avant de sombrer dans le trafic de drogue et le crime organisé. Un film pour mieux comprendre la réalité des ghettos jamaïcains et la naissance de la culture reggae.

Made in Jamaica de Jérôme Laperrousaz (2007) : De la misère du ghetto au faste du star system, ce documentaire expose le destin d’artistes de différentes générations à travers des performances d’hier et d’aujourd’hui.