Perast

À quelques kilomètres au nord-ouest de Kotor, découvrez un autre trésor de la côte adriatique du Monténégro : le village de Perast. Riche de la même histoire que celle de Kotor, il compte seize églises en majorité catholiques – les deux autres sont orthodoxes – et dix-sept palais vénitiens, le long d'une seule rue principale ou presque. Ne manquez pas de visiter l'église catholique Saint-Nicolas, sur la place principale, construite à la fin du XVII^e siècle mais dont le clocher, le plus haut de la baie du Kotor, ne fut jamais achevé.

Se balader dans Perast, c'est un peu comme avancer dans une Venise minuscule venue s'ancrer au bord de l'eau, à l'entrée des bouches de Kotor. Chargé de son histoire byzantine, vénitienne, ottomane, française puis autrichienne avant de devenir yougoslave, le village de Perast dégage aussi une certaine mélancolie, celle d'un passé de ville riche et dominante, tombée en désuétude. Mais attention, Perast garde toute une beauté qui lui est bien particulière nichée non seulement à l'abri de ses vieilles pierres mais aussi sur les deux îlots qui lui font face : Saint-Georges (Sveti Dorde) et Notre-Dame-du-Rocher (Gospa od Skrpjela).

Sveti Dorde abrite un monastère bénédictin datant du IX^e siècle ainsi qu'un cimetière. Gospa od Skrpjela a la particularité d'être le seul îlot artificiel de l'Adriatique. La légende raconte que le 22 juillet 1452, deux frères pêcheurs auraient trouvé une icône de la Vierge sur un récif au large de Perast et que, suite à leur trouvaille, les habitants de la ville se seraient mis à entasser des pierres de toutes tailles et des morceaux d'épaves pour construire un îlot puis une église. C'est ainsi qu'en hommage à la Vierge, Notre-Dame-du-Rocher vit le jour en 1630. Arrangez-vous pour visiter Perast un 22 juillet car on y commémore toujours la découverte des frères pêcheurs : les habitants de Perast déposent des pierres dans la mer à la mémoire des marins et des pélerins qui ont bâti l'édifice.