Le Waterberg

Vaste bush où sont établies de nombreuses fermes, le Waterberg apparaît comme une plaine monotone, ponctuée de bosquets. Jusqu’à ce qu’une muraille rouge barre soudain l’horizon. 400 mètres de falaises de grès surmontées d’un chapeau végétal vert émeraude : voilà le plateau du Waterberg !

D’une verticalité abrupte, c’est un véritable « feuilleté géologique » qui couvre 300 millions d’années, rien de moins... Tout en bas, des moraines glaciaires pétrifiées, puis des dépôts jurassiques sédimentaires, au-dessus, des conglomérats, et enfin, datant du crétacé, des dunes pétrifiées épaisses de cent mètres, liées à un changement de climat. Les eaux de pluie traversent facilement ces roches érodées, riches en failles et en ravins, favorisant au pied du plateau le développement d’une végétation luxuriante. Au sommet, un relief chaotique de roches rouges couvertes de lichens multicolores et une végétation très dense, qui rend les observations animales plus aléatoires, mais constituent un paradis pour les espèces protégées. 

Pour les amateurs de safari en voyage en Namibie, le parc national du Waterberg, créé en 1972, abrite une grande variété d'espèces animales rares dont l’hippotrague noir géant, un bovidé caractéristique de l’Afrique australe, l’antilope rouanne, le lycaon, les élands du Cap, le précieux aigle noir ou le très rare calao de Monteiro. Des règles strictes protègent cet écosystème fragile de 50 km sur 16, soumis chaque année à des brûlis visant à limiter la progression des épineux. Des sentiers balisés invitent à des découvertes pédestres plus intimes mais plus longues aussi.

De sinistre mémoire, la bataille de Waterberg opposa en 1904, au pied du plateau, le peuple héréro et les colons allemands et provoqua le déplacement de près de 400 000 Héréros vers l’actuel Botswana.