Le rooibos, la boisson d'Afrique du Sud

Un cousin éloigné du thé

Quand on vous propose une boisson en Afrique du Sud, il s’agit très souvent d’une tasse de rooibos. Cette boisson chaude a comme un petit goût de noisette… On l’appelle aussi « thé rouge », en raison de la couleur de ses fines feuilles en forme d’aiguilles, oscillant entre le grenat et le brun.

Le rooibos est un arbuste, Aspalathus acuminatus de son nom scientifique. Il pousse exclusivement dans la réserve naturelle du Cederberg, hauts plateaux au climat semi-aride et montagneux, à 200 kilomètres du Cap. Connu depuis des siècles, ce n'est qu'en 1772 qu’il est décrit pour la première fois, par Carl Peter Thunberg. Ce naturaliste suédois était un élève de Linné.

Dépourvu de l’excitante théine, le rooibos se boit à toute heure du jour et de la nuit. Il favoriserait même l’endormissement et améliorerait la qualité du sommeil… On le laisse infuser entre cinq et dix minutes. C'est plus longtemps qu’un thé noir car sa faible teneur en tanin le rend moins amer.

Un remède miracle

Cette boisson d'Afrique du Sud fait partie de la pharmacopée traditionnelle locale. On l'utilise en effet pour ses vertus apaisantes, contre l’eczéma, l’asthme, les troubles digestifs… Elle est aussi bue pour prévenir le mal des transports ou traiter les coliques des nouveau-nés.

On ne cesse de lui découvrir de nouveaux bienfaits. Le principal : sa richesse en antioxydants. Le rooibos contient des flavonoïdes tels que l’aspalathine, la nothofagine, la quercétine ou la lutéoline, autant de composés capables de lutter contre les stress oxydatif des cellules, l’apparition du mauvais cholestérol, les maladies cardiovasculaires… La liste s’allonge régulièrement.

Une étude parue, en 2006, dans l’European Journal of Nutrition, décrivait une action liée à l’un de ses autres composants actifs, le chrysoériol, qui engendrerait une baisse de la tension artérielle. Le rooibos agirait également contre les allergies. Des chercheurs japonais ont en effet lié sa consommation à la stimulation d’une enzyme dans le foie qui aiderait à métaboliser les allergènes. Par ailleurs, il est source de sels minéraux comme le sodium, le potassium, le magnésium, et apporte du fer, ne limitant pas son absorption à la différence du thé traditionnel.

Ultime atout : aucune contre-indication à sa consommation, sans effets secondaires constatés à ce jour.

Quel avenir pour cette boisson d'Afrique du Sud ?

Son action contre le vieillissement cellulaire suscite bien entendu l’intérêt des marques de cosmétiques. Autre industrie à se pencher sur les potentiels du rooibos : les fabricants de vin. Ainsi d'une entreprise viticole de Stellenbosch, dans le Cap-Occidental. Celle-ci a conçu en 2015, un chenin sans sulfate ajouté, mais avec du rooibos. L’année précédente, c’est un merlot (rouge) qui avait été créé suivant le même procédé.

Depuis 2018, le rooibos bénéficie d'une indication géographie protégée. Mais cela suffira-t-il à protéger l'arbuste ? Celui-ci est en effet l'une des premières victime du réchauffement climatique.