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Histoire de Rio
3 janv. 2018
Au fil des siècles, la ville de São Sebastião do Rio de Janeiro, ou Rio pour les intimes, a été capitale du pays, capitale de l'empire portugais, principale puissance économique et destination touristique majeure. À chaque étape de son histoire correspond une vague de migrants. Ces derniers ont aussi fait de Rio ce qu'elle est aujourd'hui : un incroyable melting-pot culturel.
XVIe siècle : les premiers colons
Avant 1502, date à laquelle l’explorateur portugais Gonçalo Coelho entre dans la baie de Guanabara, la future Rio étaient déjà habitée. Des tribus amérindiennes, parmi lesquelles les Tupinambás, Tabajaras et Goitacazes, y vivaient depuis l'an mille environ.
Bien que l'ayant découvert les premiers, les Portugais ne sont guère séduits par Rio, lui préférant São Paulo et ses gisements d'argent. Espagnols, Anglais, Hollandais et Français se succèdent donc le long de la côte de Rio jusqu'en 1555, date à laquelle Nicolas Durant de Villegagnon et 600 colons français fondent sur une île de la baie de Guanabara, un territoire français appelé à devenir la capitale d'une France antarctique. En 1565, les Portugais écrasent ces ambitions et fondent officiellement la ville de Rio.
Les conflits entre Portugais et Amérindiens n'ont pas empêché le métissage. De la culture amérindienne, hélas, il reste peu de chose. Langues et croyances se sont dissoutes dans la langue portugaise et la religion catholique.
XVIe siècle : la plaque tournante du commerce
Vers la fin du XVIe siècle, Rio devient une position stratégique pour le transit atlantique des navires entre le Brésil, les colonies africaines et l'Europe. Durant cette triste période, des milliers d'esclaves venus d'Afrique débarquent sur les côtes brésiliennes, apportant avec eux la samba, les religions candomblé et ubanda, leur langue et leur cuisine. La feijoada (haricots noirs et viandes diverses de porc), plat national brésilien, trouve ainsi son origine sur le continent africain.
Aujourd'hui l'héritage africain de Rio se retrouve dans le carnaval, les cérémonies religieuses du nouvel an et la samba traditionnelle de Pedra do Sal, tout près de l'ancien port (Mauá) où les esclaves débarquaient.
XIXe siècle : la capitale de l'empire portugais
Au début du XIXe siècle, Rio devient capitale de l'empire portugais. À ce prestige symbolique, s'ajoute le prestige économique d'une ville considérablement enrichie par la production du café. La ville attire des artistes et scientifiques venus de toute l'Europe.
La Biblioteca Municipal (qui était à l'origine à Lisbonne), le Museu de Belas Artes, Quinta da Boa Vista (près du Maracanã) et les bâtiments du Centro sont quelques-uns des trésors hérités de ce bouillonnement artistique et culturel.
Mais l'arrivée des Européens est également à l'origine d'un phénomène moins glorieux. La modernisation de la ville oblige en effet des centaines de Cariocas à se réfugier dans les collines entourant Rio. Les cortiços et favelas, ces ensembles de logements généralement surpeuplés, se développent peu à peu.
XXe siècle : la Cidade maravilhosa
Dans la deuxième partie du XXe siècle, Rio accueille une vague importante d'immigrés du Nordeste brésilien à la recherche de nouvelles opportunités de travail, notamment dans les domaines de l'industrie et du tourisme.
Aujourd'hui, la culture du Nordeste est particulièrement perceptible au Centro de Tradições Nordestinas, ou simplement au marché de São Cristovão. Il est possible d'y acheter des objets du Nordeste, et tous les Cariocas s'y rendent volontiers en fin de semaine pour y écouter du forró et manger un plat traditionnel.
En 2018, Rio résonne toujours des accents venus des quatre coins du monde. Les migrants continuent d'affluer, notamment depuis l'Europe. Déçus par la crise et la morosité du Vieux Continent, de jeunes entrepreneurs s'installent à Rio, séduits par le dynamisme et l'insolente réussite de la ville. L'intérêt croissant suscité par la ville a hélas entraîné une forte spéculation et l'augmentation des prix se fait de plus en plus lourde à porter pour les Cariocas.