Histoire de l'Islande et de l'UE
27 sept. 2022
Membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) et de l'espace Schengen, l'Islande ne fait pourtant pas partie de l'Union européenne. Son adhésion est même un sujet à éviter pendant votre voyage en Islande tant il divise les Islandais. Retour sur les relations compliquées de l'Islande et de l'Union européenne.
Les conséquences de la crise de 2008
En 2008, l'histoire de l'Islande connaît un tournant dramatique avec une crise financière sans précédent. Le système bancaire est en banqueroute et l’endettement du pays est impressionnant. Même le Fonds monétaire international ne parvient pas à aider le gouvernement à surmonter les difficultés.
Le pays fait donc acte de candidature en juillet 2009 pour intégrer l’Union européenne. L'Europe apparaît alors comme l'unique bouée de sauvetage. Et une entrée dans l’euro comme un remède à la dépréciation de la couronne. La monnaie de l'Islande avait en effet perdu jusqu’à 50 % de sa valeur.
2009-2015 : candidature de l'Islande à l'UE
Les négociations démarrent dès 2010. La candidature de l'Islande est alors certaine. Son dossier apparaît en effet tout à fait recevable, d'autant que le pays a déjà intégré quelque 70 % de la législation européenne.
C'était sans compter sur les Islandais. Ceux-ci envoient un signal fort dès mars 2010. Par référendum, ils rejettent un projet d'accord financier avec Londres et La Haye : le « non » emporte 93,2 % des suffrages. Ce résultat aboutit de fait à une remise en question de la candidature de l'Islande.
S'ajoute l'épineuse question des quotas de pêche. L’activité reste l’un des principaux vecteurs de l’économie de l’île. Il n’est pas question pour les Islandais de se plier à des règles édictées par des pays qui viennent pratiquer la pêche à proximité de ses rives. Contre l'avis de Bruxelles, l'Islande décide donc de relever ses quotas.
Enfin, l'Islande sort peu à peu de la crise. La reprise est certes timide mais elle est bien là. Le taux de chômage diminue, les dettes sur les biens immobiliers des particuliers sont en partie effacées et le tourisme est en plein boom. L'Islande estime donc ne plus avoir besoin de l'Union européenne.
En 2013, la victoire d’une coalition de centre-droit eurosceptique met fin aux négociations en vue de l’entrée de l’Islande dans l’UE. L'Islande retire officiellement sa candidature à l'adhésion en mars 2015.
Un partenaire essentiel de l'Union européenne
Mais l'histoire de l'Islande et de l'Union européenne n'est pas terminée pour autant. L'Islande reste en effet l'un des partenaires les plus proches de l'UE. Ainsi le pays appartient depuis 1994 à l'Espace économique européen (EEE). À travers l'EEE, le pays est aussi membre d'un grand nombre d'agences européennes et participe à des programmes dans les domaines de l'entreprise, l'environnement, l'éducation ou la recherche. L'Islande a également adhéré à l'espace Schengen en 1996. Et certaines lois européennes s'étendent aujourd'hui à l'Islande, à l'instar de celle sur les drones.
En 2017, un nouveau gouvernement est formé suite au scandale des Panama Papers. Au cours des négociations, resurgit l'idée d'un référendum sur l'adhésion de l'Islande à l'Union européenne mais celui-ci ne verra finalement jamais le jour…