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Les batiks du Sri Lanka : un tissu de créativité

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Le terme «batik», d'origine javanaise, a été inventé il y a plus de mille ans. © Jérôme Cartegini

Par Jérôme

3 nov. 2023

Le Sri Lanka est réputé dans le monde entier pour sa production de batik. Si ces étoffes de tissus teintées et décorées de dessins constituent parfois de véritables œuvres d’art, elles nécessitent un travail d’une incroyable minutie. Pour s'en rendre compte, il est possible de visiter des ateliers de batik lors d'un voyage au Sri Lanka. Parmi eux, la fabrique de Kandy, dans le centre du pays, est réputée pour l'épatante qualité de ses tissus.

Histoire du batik au Sri Lanka

De nos jours, le batik est généralement associé au Sri Lanka, devenu en un siècle l'un des piliers de cette industrie. Pourtant, cette technique d'impression de tissu est née de l'autre côté de l'océan, en Indonésie. Intimement liée à l'identité culturelle de ses habitants, elle a même été inscrite par l'Unesco sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité en 2009.

Au Sri Lanka, d'autres traditions classées par l'Unesco

Si le batik indonésien a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, le Sri Lanka possède de son côté deux représentants sur cette liste de l'Unesco. C'est le cas du rukada natya, ce théâtre de marionnettes à fils très populaire sur la côte sud, aussi bien pour divertir que véhiculer des leçons de morale. Autre savoir-faire faisant l'objet d'une protection des Nations Unies : celui relatif à la confection de tapis Dumbara. Seule la communauté kinnara, implantée dans deux villages des montagnes centrales, maîtrise leur procédé de fabrication si délicat.

C'est aux colons hollandais que l'on doit l'arrivée de l'art du batik au Ceylan, l'ancêtre du Sri Lanka. Ici, les tissus se distinguent par leurs motifs majoritairement figuratifs souvent inspirés de la symbolique bouddhiste. On les retrouve généralement accrochés au mur comme des tableaux ou étendus comme tentures décoratives. Certaines pièces très anciennes ornent les murs des musées ou des temples de l'île.

Un processus de fabrication méticuleux

Si les fabriques fleurissent à travers le pays, seules quelques-unes d'entre elles (Kandy, Matale...) produisent des batiks de grande qualité. On en trouve une importante sélection au marché couvert de Kandy, posé à quelque 300 mètres de la gare. Pour découvrir leur long processus de fabrication, direction la fabrique voisine.

À Kandy, les travailleurs – majoritairement des femmes – réalisent les dessins directement sur l’étoffe, à main levée. Avant de la plonger dans un bain de teinture ou de la peindre à la main, ils appliquent une cire chaude avec une pipette sur les parties à préserver. Quand la partie désirée se retrouve teintée, ils baignent le tissu dans l’eau chaude afin d’enlever la cire.

Des batiks aux tarifs variables

On renouvelle ces opérations autant de fois qu’il y a de couleurs, en allant des tons les plus clairs aux plus foncés. Le résultat obtenu est très impressionnant... Et pour cause ! En fonction de la complexité des motifs et du nombre de couleurs, un batik peut représenter plus d’une centaine d’heures de travail sur plusieurs jours.

Lorsqu’on connaît le travail et la minutie nécessaires pour fabriquer ces étoffes, on ne peut qu'être tenté de s'en procurer. Mais difficile de donner une fourchette de prix. Car ceux-ci peuvent varier du simple au triple, en fonction de la taille et de la qualité du tissu. Certaines créations originales peuvent ainsi valoir plusieurs centaines d’euros. C'est assurément l'un des plus beaux souvenirs que l'on peut ramener d’un séjour au Sri Lanka.