Abou Simbel

Des équipes internationales d'archéologues ont été mandatées par l'UNESCO et financées à hauteur de 40 millions de dollars par divers États pour découper le rocher d'Abou Simbel dans lequel les temples de Ramsès II et de Néfertari avaient été taillés. Ces temples, qui aujourd'hui surplombent avec une assurance majestueuse le lac Nasser, comme si de rien n'était, ont en réalité été déplacés sur une colline artificielle à 200 mètres de hauteur pour échapper à l'eau.

Au préalable, ils avaient été recouverts de sable pendant des siècles, ce qui explique leur très bonne conservation, avant d'être découverts par l'explorateur suisse Johann Burckhardt en 1813. Qu'on arrive jusqu'à l'entrée des temples par la terre ou par l'eau, l'émotion qu'ils suscitent reste entière : des quatre statues de trente mètres à l'effigie de Ramsès II, symbolisant sa toute puissance, il en reste trois depuis l'Antiquité, le regard rivé vers le désert. C'est un Ramsès déifié qui est ici taillé dans la roche, technique qu'en archéologie on appelle un « spéo ». Dédiés également aux dieux Amon, Râ et Ptah, le grand temple est orienté de telle façon à ce que, deux fois par an, le soleil pénètre jusqu'au fond du sanctuaire, traversant la salle hypostyle aux huit piliers figurant, eux aussi, le roi. Avis aux voyageurs avisés ! Tout proche, le petit temple est dédié à l’épouse préférée du grand Ramsès, la reine Nefertari, un fait unique en Égypte antique révélateur du romantisme de ce pharaon guerrier.

Souvent, et c'est dommage, Abou Simbel ne constitue qu'une étape de quelques heures dans le voyage jusqu'à l'extrême sud de l'Egypte. Le village se distingue pourtant par sa tranquillité, loin de l'agitation et des touristes, où il fait bon contempler le lac et écouter de la musique nubienne.