Le Caire historique

Celle que l'on surnomme la ville aux mille minarets est née sous le règne des Fatimides, dynastie qui a durablement marqué Le Caire de son empreinte à l'époque où la capitale s'appelait encore El Mansouriya. Son incontestable colonne vertébrale, la rue Muizz, commence à Bab el Foutouh (la porte des Conquêtes). Dans cette longue et fine artère piétonne se succèdent mosquées, écoles coraniques et palais, dont les plus anciens remontent au X^e siècle. Au patrimoine historique fraîchement rénové, se superposent marchants ambulants, appels à la prière et fumeurs de chichas, donnant l'impression au visiteur de marcher dans un autre siècle.

S'il n'en fallait choisir que deux, la visite des mosquées El Hussein et El Azhar s'imposerait, tant elles ont été centrales dans la construction du Caire moderne. Plus grande institution de l'islam sunnite, l'université El Azhar attire encore aujourd'hui étudiants et imams venus de tout le monde arabe, de toute l'Afrique et même de Chine pour y étudier la théologie islamique. À côté, sur la place Zainab el Khaitoun, s'échappent de la cour de Beit el Oud de gracieuses mélopées, que l'on doit à son fondateur, le maître irakien de l'instrument traditionnel arabe par excellence, Nazeer el Shamma, et à ses élèves.

La balade peut se poursuivre dans le quartier de Kasr el Shouq (Palais du Désir) pour les amateurs de Naguib Mahfouz et de son roman du même nom, ou se prolonger de plusieurs heures dans les allées du mythique Khan el Khalili, l'un des plus beaux marchés de la région, où l'on trouve en quantité des verres soufflés, des tabourets, des tapis, des bijoux et des lampes. Mais aussi vers le parc El Azhar, rare répit de verdure dans la capitale ocre où, le week-end, viennent se promener les amoureux et les familles.