À bouquiner, à regarder dans la région du Cap

Pages de la région du Cap

Au milieu du XX^e siècle, les voix de nombreux écrivains afrikaners se sont élevées contre l’apartheid comme celles de Nadine Gordimer ou André Brink. Parmi les auteurs de la région du Cap, on compte notamment John Maxwell Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003. Engagé contre la ségrégation, il dépeint dans ses romans la vie sous l’apartheid, le racisme, la violence, les inégalités. Ses romans les plus remarqués sont Au cœur de ce pays (1977), En attendant les barbares (1980), Mikael K, sa vie, son temps (1983), mais c’est dans Disgrâce (1999) qu’il traite spécifiquement de la société sud-africaine dans la période post-apartheid. Le constat est tragique… 

Dans Karoo boy de Troy Blacklaws (2008), on suit Douglas qui quitte le confort du Cap « blanc » des années 1970 pour s’installer dans une ferme en plein Karoo, au milieu de la ségrégation et du racisme qui font rage. Il trouvera des amitiés qui l’aideront à supporter la violence et les séparations. 

L’odeur des pommes de Marc Behr (2010) voit également l’apartheid à travers les yeux d’un petit garçon. Mais ici, sans filtre et brutalement, le petit Marnus nous plonge au cœur d’une famille nationaliste afrikaners, entre un père général de l’armée et une mère élégante et sans tendresse. Sans espoir, il sera contaminé par une idéologie de souffrance et de mort. 

Le Cap et sa région à l’écran

Le roman Disgrâce de Coetzee a été adapté sur les écrans en 2008 par Steve Jacobs, sous le même nom. Avec John Malkovitch, il raconte comment un ancien professeur de l’université du Cap perd ses illusions face à la violence sociale. 

Dans Invictus de Clint Eastwood (2009), Nelson Mandela mise sur la coupe du monde de rugby de 1995 pour réunifier le peuple sud-africain en une « nation arc-en-ciel », autour de l’équipe des Springboks, porteurs de la domination blanche. 

Les fantômes de l’apartheid hantent toujours l’Afrique du Sud, dans le violent polar Zulu, de Jerôme Salle, sorti en 2013. L’adaptation du livre de Caryl Ferey suit deux policiers équipiers, l’un noir, Forest Withekaer, et  l’autre blanc, Orlando Bloom, dans les tréfonds d’une enquête qui s’englue vers toujours plus d’horreurs : le film est basé sur une histoire vraie.