Ceský Krumlov

Le monumental château du XIII^e siècle et la ville intacte donnent à Český Krumlov une allure de décor de cinéma. Son intérêt historique a été salué par une inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le château (Du Hrad) et ses 40 bâtiments ont hérité de la passion pour les arts des trois familles qui s’y sont succédé. Entre 1302 et 1602, les seigneurs de Rozmberk puis Eggenberg ajoutèrent à tour de rôle une tour, des jardins ou théâtre baroque (1682). Théâtre d’exception dont le second exemplaire se trouve au palais royal de Suède. Intact, il a conservé sa machinerie de scène, les équipements techniques, les accessoires et costumes de l’orchestre et de la troupe qui a joué Corneille, Shakespeare ou Racine, entre autres, répertoire contemporain de l’époque. Au XVIII^e siècle, la scène est modifiée par l’architecte italien Giuseppe Galli Bibiena sur l’impulsion de la famille Schwarzenberg qui embellit le château.

Cette dernière laissera une salle des Masques décorée de trompe-l’œil de Joseph Lederer (1748) et la collection des tapisseries héraldiques de Bruxelles. Les jardins baroques (1678 – famille Eggenberg) sont un témoignage de l’art maniériste italien, agrandis au XVIII^e siècle, ils mélangent les influences rococo, classiques, romantiques et néoclassiques. Exceptionnelle accumulation qui donne à la visite du jardin un intérêt particulier. L’église gothique Saint-Guy est un tour de force d’ingénierie, initié par Peter Paler avec l’église éponyme de Prague.

Enceinte dans les méandres de la Vltava, la ville restaurée depuis la Révolution de velours, se consacre à l’accueil des visiteurs. Témoin et actrice de son patrimoine, elle est connue pour ses manifestations culturelles dont le festival historique de la Rose à cinq pétales, ou celui de musique ancienne. Plus bouleversantes et intrigantes que les tournois, les œuvres d’Egon Schiele, qui vécut ici, sont visibles au musée qui porte son nom. L’Atelier photographique Seidl retrace l’histoire des pionniers de cet art.