L'environnement en Suède

Classée au 5^e rang « des pays les plus écologiques » en 2018 selon l'indice de performance environnementale, la Suède n’a pas attendu Greta Thunberg pour passer la seconde sur cet enjeu mondial, avec quelques faits d’arme au compteur vert. Son instauration de la taxe carbone en 1991 a permis une réduction importante des rejets de CO₂ et gaz à effet de serre, en parallèle d’un plan transition climatique et énergétique visant la neutralité carbone en 2050, et la disparition des énergies fossiles pour le chauffage en 2020. Chantre de la croissance verte, la Suède mise sur les énergies renouvelables telles que les éoliennes, sans toutefois renoncer à l’hydroélectrique et au nucléaire comme annoncé en d’autres temps. La part d’énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique du pays, déjà portée à 45 %, devrait atteindre 50 % en 2020. Référence en la matière, 99 % de ses déchets sont recyclés. Le déplacement à vélo est également légion dans les villes : 760 km de pistes cyclables sillonnent notamment la capitale. 

Précurseur dans la protection environnementale, le pays a créé en 1909 les premiers parcs naturels européens. Si aujourd’hui, 8 % de sa surface est classée zone protégée, l’exploitation commerciale des forêts boréales du nord de la Scandinavie pour l’industrie du bois et du papier est une tâche noire dans la politique écologique du pays. L’agence suédoise de Greenpeace, qui a identifié plus de 350 paysages forestiers « de grande valeur » (HVFL) – zones forestières critiques dont la valeur écologique nécessite une protection particulière et dont la surface est d’au moins 1 000 ha – dénonce avec virulence cette fragmentation. Depuis 1950, la coupe totale est la principale technique de récolte en Suède ; efficace et rentable, ce type de coupe est basé sur la rentabilité économique plutôt que sur l’équilibre entre la viabilité des écosystèmes. Si la Suède n’est pas l’Eldorado que l’on croit pour les militants écologistes, elle l’est en revanche pour les data centers : après celui de Facebook inauguré à Luleå en 2013, d’autres entreprises ont rejoint le géant californien dans le « Node Pole », le nouveau cluster nordique de la donnée. Si le climat scandinave est « idéal » pour refroidir les systèmes, il n’a pas pour autant refroidi l’ardeur des grands pollueurs du web.