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En 2014, après de longues années d’études, deux professeurs australiens sont parvenus à déchiffrer un ancien manuel d’invocations et de sortilèges égyptiens qui remonterait au VII-VIIIe siècles après J.-C. Les trésors dévoilés émettent l’hypothèse que les Égyptiens pensaient depuis bien longtemps que la magie pouvait guérir les maux de l’homme et exaucer ses souhaits.
Un livre contenant 27 recettes
« Obtenir le succès dans les affaires. Faire tomber quelqu’un amoureux de vous. Guérir de la jaunisse. Asservir quelqu’un »… Qui n’a pas rêvé d’avoir entre ses mains la formule magique pour réaliser ses désirs ? Les Égyptiens en tout cas en rêvaient. Ainsi, rituels et incantations existaient déjà durant l’Égypte ancienne. C’est ce qu’a révélé la passionnante découverte scientifique des chercheurs australiens Malcom Choat et Iain Gardner (de l’université de Macquarie et de l’université de Sydney).Les professeurs Choat et Gardner sont parvenus à traduire un très vieux codex que l’université de Macquarie avait acquis dans les années 1980, auprès d’un vendeur d’antiquités vivant à Vienne.Écrit en copte, la langue parlée en Égypte du IIe siècle au XVIIe siècle, ce précieux document datant de 1300 ans était resté jusque là, indéchiffré. Mais après des années de recherche, les scientifiques ont levé le voile entourant le document et révélant au monde ses incroyables secrets.Première découverte, le codex aurait été écrit en Haute Égypte et plus précisément dans la ville antique de Hermopolis. Seconde découverte, le codex est en fait un manuel de rituels destinés à agir sur le comportement des hommes. Les premières pages du parchemin sont une longue série d’invocations. Celles-ci sont accompagnées de dessins, de prescriptions et de sorts, à énoncer à voix haute pour que la formule se réalise. Par exemple, pour asservir quelqu’un, le livre révèle qu’en plus de réciter l’incantation, il faut planter deux clous de part et d’autre d’une porte. Le codex renferme en tout 27 formules et incantations écrites sur un parchemin de 22 pages. Il se trouve actuellement au Musée des cultures anciennes, à l'Université Macquarie de Sydney.
Un codex produit dans une Égypte chrétienne
Les deux chercheurs australiens ont pu établir à partir du parchemin que la religion chrétienne était très présente en Égypte à cette époque. Le codex offre des références précieuses à deux courants différents de la chrétienté : les chrétiens-orthodoxes et les chrétiens-séthiens.Dans certaines invocations, le nom de Jésus revient plusieurs fois, exprimant la preuve de l'existence de chrétiens-orthodoxes à cette période. Pourtant, d’autres invocations du document semble faire entendre qu’il s’agissait en fait de chrétiens-séthiens, puisque le nom de Seth revient plusieurs fois.Les séthiens honoraient Seth, le troisième fils d’Adam et d’Ève. Plus nombreux que les chrétiens-orthodoxes, ils ont prospéré en Égypte aux premiers siècles après J-C. Ils ont progressivement disparu entre le VIIe siècle et le VIIIe siècle après J-C. Cela amène d'ailleurs les deux chercheurs à penser que le codex pourrait être un « texte de transition », écrit avant que les Séthiens ne cessent d’exister complètement en Égypte.Autre élément prouvant la chrétienté de l’Égypte à cette époque, la langue utilisée dans le manuscrit, le copte, reste à la base la langue liturgique des chrétiens d’Égypte. Si le christianisme égyptien fit ses débuts en langue grecque, c’est grâce à sa transposition en copte qu’il toucha le peuple égyptien. En Égypte antique, le copte est le stade ultime de la langue égyptienne, transcrite non plus en hiéroglyphes, mais à l’aide de l’alphabet grec augmenté de quelques signes.