L’homo naledi, un nouvel ancêtre ?
20 juil. 2023
Si votre voyage sur mesure en Afrique du Sud vous emmène jusqu'au Gauteng, vous seriez peut-être tenté de vous rendre sur l'un des sites archéologiques les plus fameux de l'histoire de l'humanité. Maropeng et les grottes de Sterkfontein sont en effet inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Et pour cause : y ont été retrouvés des fossiles ayant permis l’identification de plusieurs spécimens des premiers hominidés. Parmi eux, homo naledi n'a pas fini de faire parler de lui.
Qui est homo naledi ?
Élancé, il mesure 1,50 mètre, pèse 45 kilos et possède un cerveau grand comme une orange… Ses doigts incurvés, avec des phalanges courbes, semblent parfaits pour grimper aux arbres. Ses pieds eysont tout à fait semblables aux nôtres. Tel est le portrait de l’homo naledi.
On doit sa découverte à l’équipe du paléontologue américain, Lee Berger, rattaché à l’université sud-africaine de Witwatersrand. C'était en septembre 2015, à Maropeng, à 60 kilomètres environ de Joburg. Naledi signifie « étoile » en sesotho, en référence aux grottes de Rising Star (étoile montante), où il a été trouvé.
La mise au jour d'homo naledi
Les ossements se trouvaient dans une chambre extrêmement difficile d’accès. C'est par hasard que deux jeunes spéléologues les ont découverts. Au cours d'une sortie en 2013, ils décident d'explorer un conduit très étroit. C'est ainsi qu'ils se sont heurtés à une paroi qu’ils ont escaladée. Là, une fissure les a menés à une cavité au sol couvert d’ossements. Au vu des photos, le paléontologue Lee Berger a immédiatement compris leur intérêt. Il s’est empressé de recruter via Facebook des paléontologues au profil particulier : filiformes et non claustrophobes ! Six femmes ont été choisies. Elles dégageaient les fossiles sous sa direction, via vidéo, depuis son camp de base à la surface.
Star controversée de la paléontologie
Il est difficile pour l’instant de dater avec précisions les fossiles découverts par Berger et son équipe. Homo naledi pourrait avoir vécu il y a deux millions d’années ou cent mille ans, autant dire que la fourchette est large.
La communauté scientifique émet des réserves, dont le Français Yves Coppens, qui penche pour l’hypothèse d’un australopithèque de plus, ou l’Américain Tim White qui imagine une forme primitive d’homo erectus. Impossible pour le moment de trancher sur le statut exact d'homo naledi et sur sa place dans le broussailleux arbre de famille des hominidés…
Lee Berger poursuit lui ses recherches. En 2023, à l'occasion d'une conférence, il émet l'hypothèse qu'homo naledi serait le premier homme à avoir volontairement enterré ses morts. Cela expliquerait les profondeurs de la grotte sud-africaine protégeant les fossiles et les symboles gravés sur les parois. Homo naledi n'a décidément pas fini de faire parler de lui…