Charjah

L’émirat est morcelé entre la côte du golfe Persique et celle du détroit d’Ormuz où il possède quatre petits territoires : Nahwa, Khor Kalba, Khor Fakkan, Dibba Al-Hisn. Leur richesse archéologique les distingue sans doute des autres émirats : Mileiha, Fili, Asqamqam, Wadi Al Hilou entre autres, révèlent peu à peu leurs éléments datant de l’âge de bronze ou du fer. À Mileiha, des traces de la première société à écriture de la péninsule d’Oman ont été découvertes.

Chacun de ces territoires possède une identité, des paysages et des modes vie. Les enclaves de la façade ouest à l’abri des montagnes d’Al Kharj (Nahwa, Kalba et Fakkan) sont couvertes d’une végétation de type tropical qui s’épanouit à la saison des pluies, les torrents débordant de leur lit en cascades avant de s’épandre dans les lagunes et les mangroves. Dibba Al-Hisn, la plus septentrionale des enclaves de l’émirat occupe une vallée fertile dominée par les monts Hajar. Des vestiges du I^er siècle av. J.-C. montrent une occupation précoce d’une peuplade maniant le verre, l’ivoire et les métaux précieux. La cité est connue dans l’histoire islamique pour la bataille de Ridda menée par le premier calife musulman Abu Bakr contre les tribus rebelles. Le fort portugais du XVI^e siècle est en cours de restauration.

Intégrée à la conurbation de Dubaï, Charjah, sa capitale, est la 2^e ville la plus peuplée des EAU. Pôle portuaire, industriel (pétrole et gaz) et culturel, elle participe à hauteur de 8 % au PIB de la fédération. Musées, parcs et mosquées rythment un espace urbain en perpétuel remaniement. Le musée d’Art contemporain met en avant les œuvres des orientalistes anglais et européens, celles d’Ali Darwish, artiste kurde irakien expressionniste. Le musée d’art islamique aux collections historiques remarquables et les maisons traditionnelles que l’on visite comme autant d’écomusées introduisent le visiteur dans les modes de vie et les codes de savoir-vivre bédouins.