Le fleuve Sénégal

La vallée du Sénégal s’étire de Bakel à Saint-Louis, en un paysage subsaharien aride de quelque 600 km où la ligne d’horizon est à peine déviée par le surgissement de termitières ou de maigres acacias. Loin du fleuve, le pays dieri est un désert où s'en vont paître les bêtes, à la faveur des pluies.

Le walo, inféodé au fleuve, est une terre de maraîchage et de champs drainés par les crues. Le delta, tout en verdure, marécages et mangroves, est une réserve d’eau essentielle à Saint-Louis. Le parc national du Djoudj, la réserve faunistique du Ndiael, le lac de Guiers sont des sanctuaires qui protègent des espèces rares d’oiseaux et une très riche flore endémique.

Les villes fluviales qui ponctuent le trajet du fleuve ne manquent pas de caractère. Capitale de la canne à sucre, Richard-Toll doit son nom à un botaniste venu acclimater les espèces productives d’Europe. Son manoir du baron Roger est à visiter !

Dagana, dont la prospérité était liée au XIX^e à la gomme arabique, montre encore de belles maisons le long de son quai. La nostalgique Podor resplendit de ses ors passés. Fondée au XVII^e s. par les explorateurs français remontant le fleuve, elle fut ensuite une halte obligée pour les marchands d’épices maures et l’armée française aux prises avec les révoltes des Toucouleurs au XIX^e s.

La tranquille cité de 12 000 habitants est agréable, avec son fort, ses berges bordées d’entrepôts. Dans ses environs, la mosquée de style soudanais de Guédé est à voir. En décembre, le festival Blues sur le fleuve animé par le musicien Baaba Maal rassemble les plus grandes figures de la scène africaine.

À 706 km de Dakar, Bakel faisait commerce de gomme, cuir, mil et or. Accrochée à sa colline, elle montre encore un fort altier et trois tours militaires…