La Cappadoce

La Cappadoce est la vitrine pittoresque, le spot ultime des montgolfières, une région sans âge au cœur de la Turquie : la Cappadoce.

Ses steppes semi-arides parcourent l’Anatolie centrale, bordées au nord par la chaîne Pontique, le Taurus au sud. Outre les traces des civilisations successives et des bourgades qui s’y blottissent, c’est sa géographie singulière qui la caractérise : sur un plateau de 1 100 m d'altitude en moyenne, la région est tapissée de tuf, amalgame de cendre et de boue hérité d’un trio de volcans. En résultent des paysages uniques au monde en decorum des villages, qui ont élu la nature en seul maître d’œuvre.

Göreme en est un exemple remarquable. Le village dévoile un décor truffé de maisons semi-troglodytiques et cheminées de fée qui semblent ne faire qu’une, d’une poésie à embarquer les imaginations fertiles. Un ensemble d’églises rupestres, couvent et chapelle se concentrent dans un musée en plein air à proximité, où l’on se rendra de bon matin pour éviter la foule de curieux. Architecture et fresques sont un véritable manifeste à l’art byzantin, à l’instar des cités-refuges creusées en souterrain. Inscrit à l’Unesco, le parc national de Göreme parle de cette Cappadoce chrétienne du Moyen-Âge, carrefour cultuel et religieux.

Rouge, Rose, Blanche… le nom des vallées qui voisinent Göreme évoque le camaïeu minéral exceptionnel qui s’étale sous les yeux. Vallées et villages du centre de la Cappadoce sont un enchantement pour l’âme, et le regard qui s’accroche à flanc de montagne pour contempler cultures, vergers et vignes en terrasses. À pied, à vélo, ces paysages bousculent les sens, au gré des habitats troglodytiques et des églises rupestres archaïques. Portes d’entrée royales du cœur cappadocien, Uçhisar, Ürgüp et Avanos dessinent son Triangle d’Or. Les cônes rocheux poussent comme des champignons sur les chemins, entrecoupés de ces villages aux maisons de pierre, ruelles animées et vestiges byzantins.

Le tuf, qui a façonné paysages et refuges des hommes, laisse aussi s’exprimer le végétal, des profondeurs des canyons aux crêtes des falaises. Destination la vallée d’Ihlara et villes souterraines pour s’immerger dans une rafraîchissante coulée verte, cachette des moines byzantins entre le IV^e et le XIV^e siècle. La chrétienté orientale y a peint son passage, construit des églises en balcon sur la rivière… des cités-refuges extraordinaires.