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Comment négocier dans les souks marocains ?

Négocier au Maroc © Juliette Robert
Négocier dans les souks au Maroc © Juliette Robert

Par Laurie

26 janv. 2024

Que l’on adore ou que l’on déteste le marchandage, impossible d’y échapper sous peine de faire l’impasse sur les plus belles pièces de l’artisanat marocain. Pour éviter que votre séjour à Marrakech ne tourne à l’« arnakech », on vous livre quelques astuces d’experts dans l’art de négocier dans les souks au Maroc.

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Un repérage tu feras

Négocier au Maroc demande beaucoup de patience. Un petit tour préalable de repérage dans les souks vous donnera une idée des prix pratiqués. Faites mine de flâner dans les souks l’air de rien « juste pour le plaisir de yeux » et profitez-en pour jouer au jeu du « juste prix » en engageant de brèves conversations avec les commerçants.

Complétez le repérage par vos propres recherches. Amis marocains, Google et rencontres avec les Welcome Hosts vous aideront à estimer avec plus de précision le prix d’un tapis berbère, des plantes aromatiques, ou d’une djellaba…

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La bonne tenue tu choisiras

Évitez de faire étalage de vos « signes ostentatoires de richesse » lorsque vous négociez dans les souks. Appareil photo digital dernier cri et polo griffé d’un authentique crocodile resteront à l’hôtel. N’oubliez pas que le bazariste marocain est aussi physionomiste !

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Le sourire tu garderas

Plus l’ambiance est détendue, plus cela joue en faveur de la négociation. Quand on négocie dans les souks, on échange, on bavasse, on discute, on blague et on débat… dans la joie et dans la bonne humeur.

Jouer la carte de l'empathie peut s'avérer payant pour négocier au Maroc. Faites parler le commerçant de son affaire, de sa ville, de sa famille : tout est prétexte à créer de la connivence avec le vendeur. L’idée est de lui montrer que vous n’êtes pas un touriste lambda mais un voyageur sympa. Gare cependant à ne pas en faire trop.  Le sourire ne doit pas effacer votre plus beau regard de requin !

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Sans guide tu viendras

Rabatteurs et guides, officiels ou non, négocient souvent des commissions dans les boutiques du souk ce qui a pour effet de faire augmenter les prix. Je ne saurais donc que trop vous conseiller de faire vos emplettes dans les souks sans guide, sans chauffeur et sans rabatteur.

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L'indifférence tu feindras

« Il est trop beau ! » « J’adoooooore » « Wouah » ... Halte aux élans émotionnels ! Vous ne voulez pas que le prix de l’objet de vos convoitises s’envole ? Contenez votre enthousiasme.

Vous avez repéré du coin de l’œil LE bracelet qu’il vous faut ? Posez vos yeux sur l’ensemble des bracelets présentés et demandez, sans conviction, le prix de quelques objets examinés de sorte que votre coup de cœur n’ait pas l’air d’avoir plus d’importance à vos yeux que les autres objets de la boutique.

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De la petite monnaie tu auras

Dans les souks, le liquide est roi. Pensez donc à faire la monnaie avant de marchander. Les petites coupures éviteront au vendeur de se sentir floué face au gros billet qui conclura une petite et longue transaction. Et puis cela permettra aux experts du marchandage de recourir à la technique du « Shouf (regarde) : j’ai 200 dirhams, c’est tout ce que j’ai ».

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Jamais un prix tu ne donneras

Avant de commencer à marchander, pensez à établir votre seuil tarifaire et donc le prix que vous ne devez jamais perdre de vue tout au long de la transaction. Ne lâchez-rien !

N’annoncez jamais le prix en premier et ce même si le commerçant vous demande combien vous seriez prêt à mettre. Demandez plutôt « À combien tu peux me le faire ? », le tout avec l’air du simple flâneur de passage dans la médina.

Diviser les prix par 2, par 3, par 4 ?

La grande majorité des guides de voyage recommandent aux voyageurs de diviser le prix annoncé par le bazariste par 3 ou 4. J’ai pour ma part quelques réserves sur cette technique. En effet, tous les vendeurs marocains n’ont pas pour coutume de multiplier les prix par 3 ou 4. Selon l’humeur du marchand, la tête du client mais aussi la ville de la transaction (touristique ou pas) et la localisation de la boutique dans cette ville (à l'entrée des souks ou au fin fond de la médina), la marge ne sera pas la même. Elle pourra être de 20 %, 30 %, 40 %, 50 %, 200 %. In fine, le meilleur prix est celui que vous vous êtes fixé.
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La comédie tu joueras

Le vendeur va vous expliquer que cette lanterne en fer forgé est réalisée par les meilleurs forgerons de Fès qui ont passé des heures à travailler sur ce modèle unique qui vaut pas conséquent une fortune. Même si son histoire est fascinante, écoutez-le d’une oreille faussement détachée, sans toutefois être irrespectueux.

À l’annonce du prix du commerçant, reposez l’objet que vous avez dans les mains. Votre visage doit être impassible. Les comédiens rajouteront un ghali bzef ! (c’est cher !). Les diplômés du Cours Florent lanceront, avec humour, une phrase comme « A khoya (mon frère !), tu m’as pris pour Rothschild ou quoi ? ».

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La bonne attitude tu adopteras

Vous l’avez compris, négocier au Maroc est surtout une question d’attitude. Montrez que vous êtes déterminé et sûr de vous et surtout ne lâchez rien. Au besoin (re)visionnez la scène mythique du film Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch, quand Belmondo apprend à Richard Anconina à ne jamais avoir l’air étonné…

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Le faux départ tu pratiqueras

Discuter de tout et de rien : de la pluie en Europe, du beau temps au Maroc et des prix qui flambent un peu partout dans le monde peut vous aider à obtenir les bonnes grâces du commerçant.

Il ne veut pas baisser le prix d'un souvenir que vous souhaitez offrir à un ami ? Remerciez gentiment votre interlocuteur pour son accueil et le temps passé dans sa jolie boutique et feintez le départ… mais pas trop vite ! Il y a de grandes chances pour que le commerçant vous rattrape et cède sur le prix demandé. S’il ne vous rappelle pas, c’est que le prix demandé était réellement à la limite de sa marge commerciale.

Pour finir, ne prenez jamais le marchandage trop au sérieux. N'oubliez pas qu'on parle bien là de vaisselle marocaine... et pas de la vente d’une grosse société cotée en bourse !

Marchander en couple : une stratégie souvent gagnante

Négocier en couple peut être payant au Maroc. Madame veut acheter. Monsieur n’est pas d’accord. « On n’a plus de place » « On va mettre ça où ? » « On va réfléchir » « On n'est pas d'accord »… Pendant qu'on se chamaille, les prix baissent comme par magie !