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La métamorphose de Tanger

Tanger au nord du Maroc
Le port de Tanger © Monique Pouzet/Stock.adobe.com

Par La Rédaction

23 janv. 2019

Tanger, perle du détroit de Gibraltar, située au nord du Maroc, revient de loin. Depuis 20 ans, la ville connaît un développement exceptionnel. Le roi Mohammed VI l’a placée au cœur d’un programme de modernisation intense visant à l’utiliser comme un point stratégique de développement national et international. Tanger offre désormais un voyage au Maroc à la croisée des chemins entre Afrique et Europe, Méditerranée et Atlantique.

Une zone portuaire de compétition

En juin 2018, le roi du Maroc, Mohamed VI, a inauguré le « Tanja Marina Bay », nouveau port de plaisance de la ville de Tanger. Ce port flambant neuf a coûté près de 60 millions d’euros à l’État et fait partie d’un vaste programme de modernisation et restructuration de la « perle de Gibraltar », la principale ville du Nord du Maroc, Tanger. Avec ce port, la ville espère ainsi attirer de nouveaux et nombreux plaisanciers désireux de découvrir les charmes de la région. Disposant d'une capacité d’accueil de 1400 bateaux et de nombreuses infrastructures portuaires, Tanger marque encore plus sa métamorphose urbaine. Avec ce nouveau port de plaisance, le roi espère positionner la ville du détroit en tant que destination phare du tourisme. Aménagé parallèlement à la marina, le front de mer de Tanger a été repensé et remis en valeur. La ville se vante d’avoir dorénavant des faux airs de Dubaï.

Un port de plaisance flambant neuf qui accompagne l’avènement 10 ans plus tôt d’un port industriel énorme, le Tanger Med. Quand Mohamed VI a décidé de transformer la ville de Tanger pour en faire un point d’ancrage parmi les plus importants d’Afrique, il a mis en œuvre des investissements colossaux pour développer ce port en eaux profondes. Ce dernier est aujourd’hui, l’un des plus grands d’Afrique. Le port est aménagé en une vaste zone industrielle où se trouve notamment l’usine Renault.

Vue de la ville de Tanger depuis sa médina © Lia Aramburu/stock.adobe.com

Tanger, poumon économique du Maroc

Il n’y a pas que les infrastructures portuaires qui ont bénéficié d’un développement à grande vitesse à Tanger. En septembre 2015, Mohammed VI et François Hollande inauguraient la ligne de TGV Tanger-Rabat-Casablanca. Celle-ci fut mise en service en 2018 en même temps qu’ont été lancés des travaux de modernisation de la gare.

Ces trains et ces bateaux vont encourager la venue de nombreux visiteurs. La ville accueille des voyageurs d’agrément mais aussi voyageurs d’affaires, qui viennent en séjour au Maroc pour raisons professionnelles. Ainsi pour accompagner cette bulle économique, la ville va créer prochainement une « Cité Mohammed VI Tanger Tech ». Une sorte de ville industrielle qui devrait abriter les entreprises internationales qui investissent au Maroc. Les start-up marocaines regardent d’ailleurs de plus en plus Tanger comme la ville dans laquelle implanter leur siège. Devenue pôle économique, Tanger a un des taux de chômage les plus bas du Royaume.

Ambitieuse et énergique, la ville veut aussi donner une vraie place à la culture en général. Un vieux cinéma indépendant est d’ailleurs le lieu culturel le plus prisé de la ville. Créé en 1938, le cinéma Rif est un bâtiment art-déco d’exception qui a échappé à la démolition grâce à la générosité de quelques mécènes. L’institution culturelle fait aussi de la médiation auprès des quartiers défavorisés. S’il est emblématique à Tanger, ce cinéma n’est qu’un exemple parmi d’autres de cette effervescence culturelle. On peut également citer les différentes troupes de théâtre, le camion-salle de spectacle itinérant, le festival de danse contemporaine, les galeries d’arts et les pépinières d’artistes...

Dans les ruelles de la médina de Tanger © Georges Bartoccioni / stock.adobe.com

L'essor démographique de Tanger

La ville attire comme un aimant. De nombreux travailleurs viennent s’y installer. Aujourd’hui, l’agglomération urbaine de Tanger compte 1,1 million d’habitants, venus de différentes régions du pays (contre 150 000 en 1950). Comme il faut pouvoir loger tous ces nouveaux habitants, la ville n’en finit pas avec ses travaux d’agrandissements et ses constructions de bâtiments. Au centre de la ville, le quartier de Beni Makada est très dense. Il concentre à lui seul plus de 500 000 habitants.

Pour soulager son hypercentre, la ville continue de se répandre à toute allure. Et puisqu’il faut trouver le bon équilibre entre logements, équipements adaptés et nombre croissant d’habitants et de visiteurs, Tanger a mis en place un plan d’action à 690 millions d’euros intitulé « Tanger Métropole ». Ce programme traite aussi bien des voiries que des écoles et des crèches, des parcs et espaces verts que des centres de soins. Les autorités savent qu’elles sont attendues sur la dimension sociale de ces bouleversements urbains et mettent le paquet.

Les décideurs publics raisonnent avec prudence. Si la ville de Tanger a le vent en poupe, de nombreux challenges sont à relever, tant au niveau écologique et patrimonial (agrandir la ville mais respecter les sites historiques et les écosystèmes régionaux) qu’au niveau social (éviter de creuser un fossé dans les classes sociales. Il ne faut pas que la croissance de Tanger ne bénéficie qu'à une petite partie de la population.

Même si Tanger a de quoi s’emballer, elle garde les pieds sur terre et essaie de se développer équitablement. Une perle du nord qui décidément devient l’exemple du développement du pays.