Voyage Maroc Blog Maroc La cérémonie de mariage au Maroc
Le blog

La cérémonie de mariage au Maroc

Les traditions d'un mariage au Maroc
C'est en amariya qu'arrive la mariée le jour de son mariage. © Laurie Arnauné

Par Laurie

20 févr. 2018

Si votre voyage au Maroc est prévu pendant l'été, il se déroulera en pleine saison des mariages.. Célébré à grands coups de tenues traditionnelles, de couleurs, de musique, de mets et de rythmes musicaux, le mariage marocain ne lésine sur rien. Des fiançailles à la cérémonie du henné et du choix de la tenue au plan de table, découverte des particularités du mariage au Maroc.

Des fiançailles au mariage

L’histoire d’un mariage au Maroc commence, comme ailleurs, par une rencontre entre deux amoureux (ou pas, mais c’est de plus en plus rare…) et leurs familles respectives. Selon la tradition, les parents du marié se rendent chez la famille de la future épouse afin de « demander sa main ». Il est alors temps d’organiser les fiançailles.

Au Maroc, on les appelle khotba et elles ont lieu dans la famille du marié. À cette occasion, il est courant que les futurs mariés s’échangent les anneaux en se donnant mutuellement du lait à boire et des dattes à manger. Ces deux aliments symbolisent en effet la promesse d’une vie douce et sucrée.

L’acte adoulaire

Au Maroc, le mariage civil n’existe pas. Cette cérémonie est remplacée par une autre appelée el kaghet (littéralement : les papiers). L’adoul établi un acte adoulaire, que signent ensuite les fiancés. Il est alors d’usage de réciter la fatiha (le premier verset du Coran). Le coup d’envoi de la fête est lancé !

Hdiyya, dot et autres cadeaux

Entre les fiançailles et le mariage, il est courant que le futur époux couvre l’heureuse élue de présents et d’offrandes appelés Hdiyya. Là encore, le rituel est prétexte aux réjouissances. La future mariée reçoit ses cadeaux à l’occasion de la cérémonie de la Hdiyya. Dans un premier temps, c’est un cortège musical qui défile avant l’arrivée des cadeaux dans de grands plateaux recouverts de couvercles coniques appelés taifors.

Ces cadeaux font souvent office de dot (sadaq) de la mariée. Contractualisée par les adouls lors de la cérémonie de l’acte, la dot est régie par le code de la famille du Maroc. Si le fondement légal de la dot consiste en sa « valeur morale et symbolique », c’est malheureusement plus souvent la valeur matérielle qui l’emporte. Fardeau économique pour certains, la dot est humiliante pour d’autres. D’ailleurs, elle se réduit parfois à l’apport d’un dirham symbolique.

Les préparatifs d'un mariage au Maroc

Au Maroc, les préparatifs du mariage prennent souvent une dimension familiale à laquelle s’associent volontiers les parents des mariés mais aussi les cousins, les voisins et parfois même, le village entier…

Désignation de la neggafa

Wedding planer « à la marocaine », les neggafat sont les garantes du respect des rites nuptiaux marocains. Au nombre de 4 ou de 5, elles assistent la mariée tout au long de la soirée. Timing, tenues, parures de bijoux, maquillage, coiffure : rien ne leur échappe. Dans les villes, on s’arrache les meilleures neggafat, celles qui ont leur réputation ou qui sont à la mode. Il existe aussi quelques negaf ’ (hommes en chef) mais c’est plutôt rare.

Choix de la salle

La fête peut avoir lieu dans une salle des fêtes classique. Il est aussi possible de dresser une tente dans le jardin ou dans la rue à proximité du domicile des parents des mariés. Parfois même, la tente occupe le patio d’un riad ou le toit-terrasse d’un immeuble.

La tendance est au raccourcissement de la durée du mariage (jadis le cérémoniel s’étendait sur 3 et 7 jours). Mais rien n’est trop beau pour un mariage au Maroc. Il n’est d’ailleurs pas rare que les familles s’endettent pour le financer.

Mise en beauté de la mariée

Au Maroc, la mariée doit être la plus belle pour aller danser. Coiffure, maquillage, manucure, pédicure, épilation, extensions de cils, soins du visage, pose de vernis… On ne lésine pas sur le total relooking… quitte à forcer (parfois) un peu sur la dose !

Ce marathon de la beauté ne serait pas complet sans les cérémonies du hammam et du henné. Le premier est un rituel ancien de purification et de détente qui précède bien souvent le jour J. Puis, au rythme des youyous et chants traditionnels, une hennaya (tatoueuse au henné) tatoue les mains et/ou les pieds de la mariée.

Vivent les mariés !

Les convives commencent à affluer sur le lieu du mariage vers 20 h ou 21 h… La mariée, elle, n’est pas encore là mais le spectacle a déjà commencé. Caftans, takchitas et parures soyeuses défilent aux rythmes des chants traditionnels propulsés par l’orchestre. Les mariés arriveront vers 23 h, la mariée assise sur un amariya et le marié à ses pieds.

Les tenues traditionnelles

La mariée revêt une takchita, longue robe retenue par une large ceinture, la première de ses tenues. Car au Maroc, on ne parle pas de robe de mariée, mais bien de robes de mariée, au minimum trois. À la takchita, succéderont caftans et autres vêtements traditionnels, mais aussi robes blanches à l’européenne ou sari indiens. Et le marié, me direz-vous   ? Pour l’occasion, il peut opter pour un costume, une djellaba ou une gandoura.

Tous deux rejoignent une estrade sur laquelle on a placé un sofa croulant sous les coussins et les fleurs. C’est le trône des mariés, pratique pour voir et être vu.

La playlist d’un mariage au Maroc

Orchestres arabo-andalous (genre classique et mélodique), groupes de musique châabi (genre populaire et festif) et/ou dakka marrakchias (genre populaire de Marrakech) se partagent la scène musicale de l’événement qui balance entre mélodies d’ambiance et parties de pulsations rythmiques. Lorsque l’assemblée décolle, les battements de mains fusent, les cercles de danse s’élargissent et les corps vibrent au diapason des pulsations. Les danseurs les plus aguerris font trembler hanches, épaules et jambes en cadence… C’est la fête !

Au menu de ce jour inoubliable

Parfois boudé pour des saveurs venues d’ailleurs, le dîner de mariage classique se compose ainsi : pastilla, méchoui, corbeille de fruits et gâteau glacé. Jus de fruits frais et thé à la menthe accompagnent les pâtisseries et dans certains mariages, la harira vient clôturer la fête au petit matin.

Ne cherchez pas le champagne ou le vin, il n’y en a pas (ou très rarement) : mariage musulman oblige. S’il y en a, il faut souvent le chercher dans un bar réservé, séparé de la salle principale… voire dans les coffres des véhicules sur le parking. Mais, vous n’êtes pas venus pour cela, hein ?