Le 17 mai, fête nationale de la Norvège
9 mars 2023
La fête nationale norvégienne se déroule le 17 mai. Elle commémore le 17 mai 1814, lorsque la Norvège se dota à Eidsvoll de sa propre Constitution. Le jour est férié et célébré par tous. La fête nationale norvégienne est ainsi très populaire et a de nombreuses particularités. Le 17 mai n'est pas le 14 juillet et il ne faut pas essayer de voir, comprendre ou observer cette fête nationale avec ses yeux de Gaulois. La fête nationale a ici quelque chose de profondément différent, ainsi que vous le constaterez à l'occasion d'un voyage en Norvège.
La fête nationale de Norvège et la fête des enfants
En Norvège, la fête nationale commémore une constitution (Grunnlovsdagen) et non pas une révolution. Ici, pas de défilé militaire, pas de démonstration de force. Il n'est pas question de puissance et de pouvoir. Surtout pas.
La fête nationale norvégienne est souvent présentée comme la fête du peuple et le jour des enfants. Il est quelque part question d'unité nationale, de confiance en l’avenir, de reconnaissance envers le pays, de citoyenneté et d'indépendance.
Le champagne coule à flot dès 8 heures du matin et les célébrations officieuses commencent dès le petit déjeuner. Ce dernier, souvent partagé en famille ou avec des amis, marque le départ de la journée. Hareng, saumon, œufs, prêts, partez !
Dans la matinée, ce sont aux enfants de prendre le relais et de se retrouver au centre de l’attention. On chante, on marche en rang derrière l’emblème de son établissement scolaire, on écoute la fanfare, on s’amuse, on prend du bon temps et on laisse les petits célébrer à leur manière. Ces dernières années, les écoles ont d’ailleurs pris de plus en plus de place au sein de l’organisation des festivités. Une bonne chose, très certainement.
17 mai, mange ce qu’il te plaît. Les pølse battent des records de vente, suivis de prêt par les glaces et autres sucreries.
Le défilé des Russ
L’après-midi, les gens se retrouvent une nouvelle fois en ville pour assister à la grande parade. Cette fois-ci, chacun est mis en avant et a son petit moment de gloire, des différentes associations locales aux jeunes lycéens.
Ces derniers, surnommés « Russ », sont de loin les plus remarqués. Ils défilent derrière des camionnettes décorées spécialement pour l’occasion, mettent la sono à fond et se lancent des défis parfois très borderline. Rite initiatique, tradition, ivresse, ils ne font en tout cas pas semblant pour célébrer la fin de leur éducation secondaire. Les combinaisons rouges représentent les filières généralistes, les bleues sont portées par les lycéens en filières technologiques et les vertes sont portées par les jeunes spécialisés dans l’agroalimentaire.
Tout le monde sur son 31
On applaudit, on siffle, on danse, on crie, on rigole ! Mais attention, il faut tout de même être bien habillé. On ne plaisante pas avec cela, comme le prouve ce conseil d’une connaissance locale : « Le 17 mai, peu importe que tu viennes directement de soirée avec quelques grammes dans chaque bras, il faut impérativement que tu sois bien vêtu, chic et présentable. C’est incontournable ! ». Alors, les filles portent des bunads, magnifiques costumes traditionnels qui diffèrent de région en région, et les hommes sont en costume et portent des bandes rouges, blanches et bleues au niveau du torse. Tout cela demeure très distingué et ajoute encore pas mal de caractère à l’événement.
La ville aussi revêt ses plus beaux atours et les drapeaux norvégiens sont partout. Des petits, des moyens, des grands, des très grands. Dans la rue, sur les toits, sur les poussettes, dans les cheveux, collés aux rétroviseurs des voitures. Ils sont immanquables et en disent long sur l'attachement des Norvégiens à leur patrie. Ces derniers sont incroyablement fiers de leur pays et font tout pour le montrer, à tel point que le 17 mai est presque plus important pour certains que le 25 décembre.
En effet, il ne faut pas oublier que la Norvège était un pays relativement pauvre il n’y pas si longtemps, avant d’investir dans le pétrole. La fête nationale est quelque part une façon de le rappeler et de savoir d’où l’on vient.