À bouquiner, à regarder…

Pages de Chine du Nord

S’il y a un écrivain lié à Pékin, c’est bien Lao She. Du roman Le Pousse-pousse (1973) à la pièce de théâtre La Maison de thé (2017), il évoque dans ses œuvres la vie des petites gens de la capitale dans la première moitié du XX^e siècle. Son roman Quatre générations sous un même toit (1996) est d’ailleurs incontournable pour qui s’apprête à visiter les hutong et leurs maisons à cour carrée.

Pour se plonger dans l’ambiance de la Chine impériale, on lit plutôt Impératrice (2003), une fiction écrite par la Pékinoise Shan Sa, qui vit en France depuis les événements de Tian’anmen. Entre faits historiques et épisodes romanesques, elle met en scène l’ascension de la seule impératrice de Chine, Wu Zetian, au VII^e siècle. Ceux qui cherchent de vrais témoignages de la vie impériale se plongeront dans les Mémoires d’une dame de cour dans la Cité interdite (1996) de Jin Yi et les Mémoires d’un eunuque dans la Cité interdite (1991) de Dan Shi.

La Chine du Nord à l’écran

L’Empire chinois et ses capitales ont été la source d’inspiration de bien des films, bons ou mauvais. Vous ne prendrez pas de risques en regardant Le Dernier empereur (1987), du cinéaste italien Bernardo Bertulocci, qui retrace la chute de Puyi et fut tourné dans l’enceinte-même de la Cité interdite. Dans le film L’Empereur et l’Assassin (1998), réalisé par Chen Kaige, on remonte cette fois aux toutes premières heures de l’empire, avec en tête d’affiche la sublime Gong Li.

Avec des films comme Le Sorgho rouge (1987), Qiu Ju, une femme chinoise (1992) ou encore The Road Home (2002), Zhang Yimou est sans conteste le réalisateur qui a su donner leurs lettres de noblesse aux petits villages de la Chine du Nord et leurs habitants. Dans son célèbre Épouses et Concubines (1991), tourné dans la jolie ville de Pingyao, il s’intéresse à un milieu bien plus aisé mais toujours au sort des femmes chinoises.