Le Shaanxi

Séparée de sa voisine Shanxi par le fleuve Jaune, la province du Shaanxi peut être considérée comme le cœur historique de la Chine.

De la Préhistoire à la Longue Marche

Ce qui fait du Shaanxi le berceau de la civilisation chinoise, ce sont les fossiles d’homo erectus découverts près de Lantian, mais surtout la ville historique de Xi’an. Celle qui portait autrefois le nom de Chang’an (« longue paix ») fut choisie comme capitale par d’importantes dynasties. Si elle abrite bien des vestiges impériaux, comme des remparts et pagodes, elle porte aussi dans son quartier musulman les traces de son passé caravanier sur la fameuse route de la Soie. Au défilé des caravanes a succédé celui des communistes chinois. En 1935, les camarades de Mao entreprirent une longue marche du Jiangxi à Yan’an, au nord de la province, où ils établirent leurs quartiers dans une cité troglodyte. L’histoire moderne de la Chine s’est jouée ici et, en conséquent, la ville est aujourd’hui un lieu de pèlerinage important pour le parti.

Sous la terre, les armées

Malgré son passé florissant, le Shaanxi ne devint l’une des provinces les plus visitées de Chine qu’à la découverte de l’armée de guerriers en terre cuite en 1974. Ces milliers de statues sont un vestige remarquable du mausolée de Qin Shi Huangdi, le tout premier empereur de Chine (221-210 avant J.-C.). Ce n’est cependant pas la seule armée déterrée dans la province. En 1990 fut fouillée la tombe de l’empereur Han Yangling qui, bien que nettement plus modeste et d’un style différent, mérite une visite. Du mausolée impérial Qianling, plus à l’ouest, on ne verra en revanche que la voie des Esprits et deux tombes princières ornées de belles fresques de l’époque Tang.

Montagne taoïste et folklore bouddhiste

À l’est de Xi’an, le mont Hua est la plus haute des cinq montagnes sacrées de Chine. C’est aussi l’une des plus difficiles d’accès car, malgré la présence d’un téléphérique, il faut affûter ses mollets pour grimper sur ses escaliers abrupts et vertigineux. Des temples taoïstes se trouvent à ses sommets, même si ce sont ses panoramas qui vaillent réellement la peine. Les pèlerins bouddhistes, eux, se rendent plutôt à la jolie pagode de Famen, à l’ouest, pour admirer les coffrets contenant des phalanges de Bouddha. Le complexe construit tout autour est à l’inverse rutilant et extravagant.