Chengde

Au nord-est de Pékin, par-delà la Grande Muraille, s’étendent les terres de la Mandchourie. C’est d’ici que viennent les derniers empereurs de Chine, la dynastie Qing, qui réussirent à s’emparer du mandat céleste en 1644. Habitués à la fraîcheur du Nord, quoi de plus naturel pour eux que d’y fuir la chaleur de Pékin l’été venu ? Pour ce faire, ils transféraient chaque année la cour impériale depuis la capitale jusqu’à Chengde, située à la limite de la Mandchourie, dans l’actuelle province du Hebei. Celle qui portait autrefois le nom de Rehe ou Jehol est aujourd’hui une ville moderne de près de quatre millions d’habitants, posée à 350 mètres d’altitude et entourée de forêts émeraude.

La cour impériale prenait ses quartiers estivaux dans une résidence de montagne spécialement construite pour l’occasion. 89 années furent nécessaires à l’édification de ses palais délicats et de ses jardins impériaux, immenses et reproduisant des paysages naturels célèbres de Chine. Comme dans la Cité interdite de Pékin, la partie sud du palais était réservée aux fonctions administratives de l’empereur, la partie nord à ses quartiers privés. Autour du palais d’Été furent édifiés des temples impériaux, dont 5 sont encore visitables. Soucieux de flatter les ethnies voisines, les empereurs Qing reprirent les codes de leur architecture. Le Putuo Zongcheng est par exemple une réplique réduite du célèbre palais tibétain Potala à Lhassa, drapeaux de prières compris, tandis que le temple Anyuan est calqué sur le temple Gurza au Xinjiang. Architecture palatiale, art du jardin et temples bouddhistes ont justifié l’inscription de la résidence de montagne de Chengde auprès de l’Unesco.