La Grande Muraille

Il n’y a pas une mais des grandes murailles. Du golfe de Bohai au désert de Gobi, ce sont en effet plusieurs tronçons de différents âges, tailles et matériaux qui furent construits pour protéger la Chine impériale des « barbares » voisins. Les plus anciens furent édifiés en terre battue dès la première dynastie, en 221 av. J.-C., tandis que les plus récents sont faits de pierres et remontent à la dynastie Ming, au XV^e siècle. Ce sont ces derniers qui titillent l’imaginaire collectif et que l’on peut encore admirer de 80 à 160 kilomètres de Pékin. Serpentant sur les collines, bravant les vents du Nord, la Grande Muraille qui nécessita le travail et la mort de dizaines d’ouvriers n’aura pourtant que peu d’efficacité et n’empêchera pas les Mandchous de marcher sur la capitale.

L’expérience diffère d’une portion de Grande Muraille à une autre. Mutianyu est l’une des plus belles et mieux restaurées avec sa vingtaine de tours de guet, ainsi que l’une des plus faciles d’accès. Les voyageurs sportifs peuvent toutefois se lancer un challenge en randonnant jusqu’à Jiankou, un tronçon sauvage et très pentu. Jinshaling remporte bien des suffrages auprès des visiteurs, qui apprécient son caractère sinueux et sa connexion avec Simatai d’un côté, Gubeikou de l’autre, dont les vieilles pierres ont été laissées dans leur jus. Pour une visite express de la Grande Muraille, on peut se contenter des tronçons de Juyongguan ou Badaling, d’un parfait état. Il ne faut toutefois pas espérer être seul et s’attendre plutôt à un défilé de touristes sur ses photos. L’avantage de ces deux sites est qu’ils peuvent se coupler aisément avec la visite des superbes tombeaux Ming, non loin de là.