Le Pékin des Pékinois

Les empereurs avaient leurs palais, le peuple pékinois ses hutong. Ces rues très étroites, qui remontent pour la plupart à la dynastie mongole Yuan, relient entre elles des maisons à cour carrée (siheyuan). Une entrée à la dérobée, une cour plantée d’un arbre, des pièces distribuées selon les membres de la famille : voilà les éléments de base de cette architecture traditionnelle chinoise. Avec l’urbanisation massive de la capitale et son « embellissement », un vent de danger souffle cependant sur les hutong. Les îlots autour de Shichahai ou de Qianmen sont relativement préservés, bien qu’il faille s’éloigner des rues principales pour découvrir les ruelles les plus authentiques, où les Pékinois vaquent à leur quotidien.

À peine le soleil levé, Pékin s’éveille et les personnes âgées prennent le chemin des parcs. Le lac de Beihai, les allées méconnues de Ritan ou encore l’immense parc du temple du Ciel : tout espace de verdure est bon pour s’adonner à une séance de tai-chi, s’époumoner sur des mélodies du siècle dernier ou faire valser des éventails avec ses partenaires de danse. L’ambiance est aussi très animée en soirée et plus familiale le week-end, quand les cerfs-volants taquinent le ciel.

Pour apprécier la scène artistique contemporaine, rendez-vous à Dashanzi, dans le 798 Art District. Cette ancienne usine abrite aujourd’hui pléthore de galeries d’art et fait figure de référence en Chine. À tel point que les nouveaux créateurs préfèrent s’installer dans le Caochandi Village, dans la lignée d’Ai Weiwei. Ceux qui préfèrent l’art plus traditionnel iront chiner dans le marché aux puces pékinois de Panjiayuan ou dégoter pinceaux et encres de Chine dans les boutiques de Dashilan.