La Cité interdite

Le plan de Pékin a des airs de poupée russe. Derrière les anneaux de ses boulevards périphériques se situe l’ancienne « ville tartare », autrefois cernée de remparts et occupée par la dynastie mongole, qui abrite elle-même la Cité impériale. C’est au cœur de cette dernière que se terre la mythique Cité interdite, le saint des saints de l’empire du Milieu… Édifiée sous la dynastie Ming, au début du XV^e siècle, elle reprend tous les codes feng shui d’une cité idéale. Une colline au nord, pour se protéger symboliquement des « barbares », une orientation vers le sud, pour profiter de ses effets bénéfiques, et un cours d’eau à ses pieds, pour faire circuler l’énergie vitale qi.

Désertée par le dernier empereur de Chine en 1924, la Cité interdite révèle désormais ses trésors d’architecture à tous les voyageurs. Sur ses 72 hectares, un bon nombre de palais jaune d’or et vermillon se visitent, sans oublier son musée national recelant de précieux bronzes, calligraphies et céramiques. Pour suivre les pas de Yongle, Kangxi ou encore Puyi, on entre par la porte du midi au sud, là où souverains accueillaient leurs fonctionnaires. En progressant vers le nord, les cours se succèdent, tout comme les palais aux noms poétiques : « Harmonie suprême », « Pureté céleste », « Tranquillité terrestre »… Sans s’en rendre compte, nous voici dans la sphère privée de la cité, là où seuls les eunuques et concubines étaient admis. Tout au fond de la Cité se cachent les rocailles et cyprès du jardin impérial, une petite bulle de verdure au milieu des architectures.

Le site est immense, mais la foule de touristes nombreuse. Pour éviter de jouer des coudes, privilégiez une visite à l’ouverture, en semaine. Avant ou après la visite, monter sur la colline de Charbon permet d’apprécier une jolie vue d’ensemble sur les toits vernissés de la Cité et de se rendre compte de son immensité.