Le Tonlé Sap et les villages flottants

Le plus grand lac d’Asie du Sud-Est est un capricieux ! Non en raison de son caractère puisqu’il connaît peu de tempêtes, mais de sa liaison avec le Mékong. Le fleuve inverse son cours en crue pendant la saison des pluies et déverse son trop-plein dans le Tonlé Sap, multipliant la surface du lac par quatre !

Une providence pour la faune aquatique du Mékong qui vient s’y reproduire et pour les 200 espèces d’oiseaux qui y trouvent un garde-manger bien garni.

Cette abondance des richesses naturelles a favorisé l’implantation humaine et depuis des siècles, les populations se sont accommodées des aléas des crues. Elles ont conçu d’ingénieux habitats : maisons sur pilotis ou villages flottants se déplaçant au gré des eaux.

Aujourd’hui, la région abrite près de 3 000 000 d’habitants. La pêche du lac Tonlé Sap fournit au Cambodge près de 70 % de ses protéines. La fabrication du pahoc (une pâte de poisson), l’élevage de porcs, la vannerie de jacinthe d’eau sont d’autres activités réputées.

Sur le lac, le ballet est ininterrompu des pirogues utilisées pour la pêche ou les déplacements, augmentées des écoles, commerces, restaurants flottants. Les villages, qui se répartissent sur les rives du lac ou sur ses affluents, ont des traits communs : îlots de bois flottant resserrés, enchevêtrement des bateaux de pêche et de croisière, alliance indécise de la terre et de l’eau… et activité incessante.

Plus calme, la déambulation sur la rivière Sangker à travers un paysage sauvage peuplé d’oiseaux est marquée par quelques haltes : Bak Prea et la pagode de bois sombre Chheu Khamu, Prek Toal et ses pagodes flottantes. Le lac est classé Réserve de biosphère par l’Unesco.