Autour de Shanghai

Par-delà les gratte-ciel de Shanghai, on flâne dans les jardins de lettrés et les charmants canaux qui émaillent la région du Jiangnan.

Au pays de l’eau

Bordées par la mer de Chine orientale, les provinces du Zhejiang et du Jiangsu figurent parmi les plus florissantes du pays et, en matière de production et d’exportation, n’ont rien à envier à la mégalopole de Shanghai. Mais avant de s’enrichir d’usines, elles furent la retraite privilégiée des mandarins en quête de paysages luxuriants, de tranquillité et d’inspiration. Une Chine d’autrefois qu’on peut encore admirer dans les villes et villages du Jiangnan, une région historique caractérisée par ses lacs et canaux.

Les perles du Grand Canal

Connecter les grands cours d’eau chinois pour acheminer les marchandises du Sud vers la capitale Pékin, voilà le projet monumental que fut le Grand Canal, achevé au XIII^e siècle. Il s’étire sur plus de 1 790 kilomètres et prend naissance à Hangzhou, capitale du Zhejiang. Ce n’est cependant pas la seule merveille aquatique de cette ville historique. Elle recèle un plan d’eau de toute beauté, le lac de l’Ouest, embelli au fil des siècles de pavillons et petits ponts. Cet endroit a inspiré bien des poètes chinois, tout comme Suzhou et Luzhi, dans le Jiangsu. Suzhou abrite huit jardins inscrits à l’Unesco, conçus par des mandarins. Grands lettrés, esthètes confirmés, ils ont su reconstituer un microcosme des paysages chinois avec des rochers aux formes étranges, des bassins peuplés de carpes, des pavillons propices à la contemplation… Le voyageur prend également plaisir à voguer sur les canaux de Suzhou, même si ceux de sa voisine Luzhi sont plus authentiques et paisibles.

Petits canaux du Zhejiang et du Jiangsu

Tout un maillage de canaux fut tissé dans les bourgs alentour pour que soie, riz ou encore bambou puissent être transportés jusqu’au Grand Canal. Zhouzhuang et Tongli dans le Jiangsu, Wuzhen, Nanxun et Xitang dans le Zhejiang : autant de villages où le temps semble s’être arrêté. Ici, on se laisse porter en barque sur des cours d’eau ombragés par les saules pleureurs, on s’adonne à la flânerie dans des petites ruelles aux maisons blanches et grises, auxquelles des lanternes rouges apportent un peu de couleur et encore plus de magie à la nuit tombée.