Les ateliers d'artisans

Les Inthas se seraient implantés dans cette oasis verdoyante au XIV^e siècle à défaut de pouvoir rejoindre les montagnes, occupées par l’ethnie Shan. Particulièrement opiniâtres et confrontés à la nécessité de réinventer leur monde, ils ont développé de nombreux savoir-faire artisanaux. Les productions locales de tissus (soie et lotus), joaillerie, ferronnerie, etc. sont réputées. Elles côtoient sur les marchés les productions agricoles.

Les artisans se regroupent par spécialités dans les villages et ouvrent volontiers leurs ateliers aux visiteurs. Les ombrelles et l’orfèvrerie font la fierté d’Ywama. Leur délicate couverture provient d’une pâte réalisée à partir de la pulpe de mûrier sauvage (pozapin) dans laquelle on plonge des fleurs avant séchage. Réalisés entièrement à la main, les bijoux nécessitent une façon précise et délicate.

C’est à Nam Pan que les pêcheurs et agriculteurs se fournissent en pirogues. 20 bateaux sortent de la fabrique chaque année. Le teck qui sert de matière première provient de l’État Kaya. Leur coût très élevé pour le niveau de vie locale fait de l’achat de cette embarcation un véritable investissement.

À Inn Paw Khone, à l’ouest de Nam Pan, de grands ateliers sur pilotis perpétuent la tradition ancestrale du tissage de la soie et de la fibre de lotus. L’ouvrage est réservé aux femmes travaillant sur des métiers à tisser en bois tandis que la récolte du lotus est dédiée aux hommes.

La fabrication du tissu de lotus est un savoir-faire vieux d’un millénaire. Il faut un jour entier au récolteur pour arracher 1 000 tiges de lotus et autant de temps à une femme pour en extraire les fibres. Au terme de ce long labeur, 50 cm de tissu sont produits. Depuis quelques années, la fabrique dédie sa production à l’Italien Loro Piana.

C’est aux femmes encore qu’est dévolue la confection des cigares birmans. Les plus aguerries peuvent en fabriquer plus de 1 000 par jour à partir de la feuille de cordia, un arbuste cultivé dans les jardins flottants.