Le plateau de Lassithi

On accède au plateau de Lassithi par une route panoramique traversant les villages de Néapolis et Limnes. On y déguste le soumada, un jus d’amandes pressées cueillies dans les vergers alentour. À 900 m d’altitude, le plateau de Lassithi n’est pas resté secret et ignoré. Peuplé dès les premiers âges, il est aujourd’hui le seul plateau de Crète où les villageois demeurent toute l’année. Parfois couverte de neige en hiver, pourvue d’un sol fertile, l’étendue plate d’une dizaine de kilomètres est cernée par les pics rocailleux du massif du Dicté.

Refuge des populations qui trouvaient ici des remparts naturels et des moyens de subsistance, le site fut interdit par les Vénitiens du XIII^e au XV^e siècles. Mais aucun pouvoir ne put empêcher la colonisation humaine. Aujourd’hui quatorze villages vivent encore de l’agriculture et le paysage est en partie dessiné par les vergers et champs de céréales ou de pommes de terre… Une route en fait le tour, ménageant de beaux points de vue, notamment sur quelques unes des 5 000 voiles des moulins à vent qui émaillent la verdure de leurs ailes blanches.

Le village d’Agios Gergios a ouvert un musée dédié à la vie quotidienne sur le plateau. Il reconstitue un intérieur crétois. Un hommage est rendu à l’initiateur de l’indépendance de la Grèce Eleftherios Venizelos. À Tzemiado, la grotte de Kronion fréquentée dès le néolithique fait un pendant moins connu à la fameuse grotte de Dicteon Andron. Ce lieu de culte minoen relativement vaste, couvert de concrétions calcaires, se visite. La grotte supérieure serait le berceau naturel de Zeus. Une stalagmite spectaculaire surnommée « le manteau de Zeus » accrédite cette thèse.